Wednesday, October 14, 2009

*** Qui seront les perdants du redécoupage électoral à Paris ? ...***


***Handicapée par une démographie en perte de vitesse, en comparaison à la moyenne du territoire national, Paris va perdre trois députés. Alain Marleix, secrétaire d'Etat chargé des collectivités territoriales, a composé, début 2009, un premier redécoupage des circonscriptions de la capitale, dont 13 sur 21 sont tenues par la gauche. A cette première mouture qui avait fait hurler l'opposition, la commission consultative du redécoupage électoral, présidée par Yves Guéna, a proposé en juin une autre solution, qui sera débattue cette semaine à l'Assemblée nationale jusqu'au 16 octobre.

cette version est "moins déséquilibrée" estime Rémi Féraud, responsable de la fédération socialiste de Paris et maire du 10e arrondissement. La droite parisienne y perd deux circonscriptions : les 16e et 17e, aujourd'hui tenues par Françoise de Panafieu et Bernard Debré, vont devoir fusionner. Un regroupement qui augure d'une guerre fratricide entre deux députés dont les cicatrices dues à la dernière campagne municipale ne sont pas refermées.

La 2e circonscription, celle de Jean Tiberi, maire du 5e arrondissement, fusionne avec celle de Martine Aurillac (3e circ). Deux figures majeures de l'UMP sont officieusement en lice pour reprendre ce territoire qui longe la Seine de la Tour Effeil à Jussieu. Rachida Dati, maire du 7e arrondissement, revendique ses ambitions parisiennes. L'eurodéputée compte étoffer son réseau local et transformer son statut de parachutée du président de la République en celui de candidate potentielle à la Mairie de Paris en 2014. Reste que Rachida Dati a peu d'alliés parmi les cadres de l'UMP parisien. Ces derniers préféreraient laisser cette circonscription au premier ministre, François Fillon, un tremplin pour les prochaines municipales. "Nous organiserons des primaires", prévient Philippe Goujon, patron de l'UMP Paris.

LA GAUCHE VEUT SAISIR LES SAGES

L'ex-Verte Martine Billard (elle a rejoint le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon) est également victime de ce redécoupage électoral. Sa circonscription est tout simplement dépecée. Yves Cochet, élu Vert de la 11e circonscription, a vu la sienne "droitisée". "Le sud de ma circonscription, traditionnellement à gauche, a été rattaché à la 10e. Et des bureaux de vote du 6e arrondissement, plutôt à droite, ont été attachés à la mienne", note l'élu Vert, écœuré.

"Nous contestons ce découpage, tonne le socialiste Rémi Féraud, maire du 10e arrondissement. Il n'y a pas de logique territoriale. Des quartiers sont hachés pour répondre aux intérêts électoraux de l'UMP. Annick Lepetit dans le 17e perd des bureaux de vote qui lui sont favorables, la droite reçoit dans le 15e des électeurs du 7e, traditionnellement à droite...", récite-t-il avant de prévenir que la question du redécoupage ne s'arrêtera pas à l'Assemblée. "Nous saisirons le Conseil constitutionnel", avertit-il.

"Nous allons perdre deux élus, répond Philippe Goujon, député et maire du 15e arrondissement, président de l'UMP Paris. Si la gauche voulait un autre découpage électoral, il aurait fallu qu'elle le fasse lorsqu'elle était aux affaires. Elle n'a pas eu le courage de s'attaquer à la question, c'est sa responsabilité", estime-t-il. Un point que lui accorde Yves Cochet, ancien ministre de l'environnement de Lionel Jospin, qui regrette aujourd'hui que la gauche ait laissé ce dossier aux bons soins de l'UMP.

Eric Nunès
LE MONDE
14.10.09

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