Friday, October 30, 2009

*Michel Onfray : "Le débat de l'identité nationale n'est pas réservé à la droite"...*


***Le prochain débat annoncé par le gouvernement sera celui de l'identité nationale. L'identité française. Que l'on retrouve aujourd'hui dans l'intitulé d'un ministère. La création du ministère de l'immigration et de l'identité nationale était une des promesses de campagne de Nicolas Sarkozy. En 2007, le candidat déclarait: "Parler de l'identité nationale ne me fait pas peur", même si "pour certains c'est un gros mot. (...) Je ne veux pas laisser le monopole de la nation à l'extrême droite. Je veux parler de la nation française parce que je n'accepte pas l'image qu'en donne Jean-Marie Le Pen."

Le ministère a finalement été créé le 18 mai 2007 dès le premier gouvernement Fillon sous l'intitulé complet de "ministère de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire". L'identité nationale, une affaire politique ou philosophique ? En réclamant le débat, Eric Besson a suscité un tollé dans l'opposition qui y a vu un thème emprunté à l'extrême droite. Pour le philosophe et écrivain Michel Onfray c'est au contraire une bonne occasion de se réapproprier le débat et de dire que l'identité nationale "est une certaine conception de la République qui fait preuve d'ouverture et de solidarité".

Nouvelobs.com : Existe-t-il une identité nationale française ?

- Michel Onfray : Oui, cela me parait évident. C'est l'histoire de la France. C'est un enjeu de société, c'est un enjeu d'histoire, c'est un enjeu politique aussi. Je trouve cela très bien de prendre la balle au bond et de montrer qu'il y a des définitions différentes et divergentes de l'identité nationale. Pour moi, il y a deux façons de concevoir l'identité. Celle de l'identité du sang, de la race et l'autre de la raison et de l'intelligence. Donc je trouve très bien de dire ce qu'est la France et comment elle fonctionne. Et ce n'est pas parce que la droite et l'extrême-droite ont défini une certaine idée de l'identité de la France, qu'il faut leur laisser dire. C'est une bonne occasion de dire que la France c'est la Révolution française, c'est une certaine conception de la République qui fait preuve d'ouverture, de solidarité et de fraternité.

Que reste-t-il de cette identité nationale aujourd'hui ?

- Je crois qu'elle est mal en point parce que justement nous avons laissé cette question là à la droite et à l'extrême-droite. Et que la gauche considère que le simple fait de parler d'"identité nationale", cela revient à utiliser le langage de l'extrême-droite. Ce qui n'est pas vrai. Quand l'Abbé Grégoire, par exemple, réfléchit au statut des Juifs dans la France lors de la révolution française, ce n'est pas un travail de droite. C'est plutôt un travail de gauche. Si on refuse le débat, il n'y aura de définition que celle de l'extrême-droite, c'est-à-dire la définition raciale.

L'Etat a-t-il un rôle à jouer dans la construction de l'identité nationale ?

- Non, je ne crois pas que ce soit à l'Etat de participer à la construction de l'identité nationale. C'est aux partis politiques, aux citoyens, aux philosophes, aux sociologues de faire un grand débat. L'Etat peut offrir des structures symboliques, comme la Sorbonne ou le Collège de France pour accueillir toutes les idées. Et faire se rencontrer des personnes qui ont leur définition de l'identité nationale. Moi, je suis preneur du débat pour montrer qu'il n'est pas le domaine réservé de la droite.

Peut-on encadrer l'identité nationale ?

- Cela dépend de la conception qu'on a de l'identité nationale et des personnes qui sont au pouvoir. Si vous êtes au pouvoir et que vous avez une conception de l'identité nationale qui est raciale, voire raciste, cela ne produira pas le même type d'effet que si vous êtes au pouvoir avec la conception de l'identité nationale héritée des Lumières. Si Eric Besson veut un débat, je trouve qu'il a raison. Maintenant s'il veut un débat de manière populiste en allant chercher ce qu'il a de plus bas chez les gens en secouant le racisme qui dort en nous souvent, effectivement cela va être problématique. S'il s'agit de prendre le peuple à témoin pour une définition de l'identité nationale, on ne va pas produire quelque chose de bien intelligent. Il ne s'agit pas de dire "regardez vos viscères et dites nous ce que vous en pensez".

Interview de Michel Onfray par Sarah Diffalah
Nouvelobs
27 octobre 2009

***L'identité nationale, une affaire politique ou philosophique ? :

*IDENTITE*
3. Psychol. Identité personnelle, caractère de ce qui demeure identique à soi-même. Problème psychologique de l'identité du moi. Crise d'identité.
▫ Identité culturelle : ensemble de traits culturels propres à un groupe ethnique (langue, religion, art, etc.) qui lui confèrent son individualité; sentiment d'appartenance d'un individu à ce groupe. ➙ acculturation, déculturation. Identité nationale*.
Polit. Qui incarne ou prétend incarner et servir avant tout sa nation (en se défiant de toute tendance internationaliste). « Tout ce qui est national est nôtre » (slogan de Maurras). Les partis nationaux. N. Les nationaux.
▫ Au Québec, anciennt Parti de l'Union nationale (1935-1988), fondé par M. Duplessis. Membre de l'Union nationale. ➙ unioniste.
(Le Petit Robert)

*NATIONAL (ALE)*
1.(répandu fin XVIIIe) Qui appartient à une nation (2° et 3°), qui a pour objet une nation, particulièrement celle à laquelle on appartient (opposé à étranger, à international). Territoire national. Hymne national. Fête nationale. Industrie, production, richesse nationale. Produit national brut (➙ P. N. B.). Gloire nationale. Plat national. Spécialt Langue nationale : langue d'un groupe ethnique dont l'usage est légalement reconnu dans l'État auquel appartient ce groupe (à distinguer de langue officielle). Armée nationale, composée de citoyens (et non de mercenaires ou de volontaires étrangers). Identité nationale : sentiment d'appartenance d'un individu à une nation.
3. Qui est issu de la nation (4°), qui la représente ou l'exprime. « nous sommes ici par la volonté nationale » (Mirabeau). Victor Hugo, notre grand poète national.
4. N. (1787) Personne qui possède telle nationalité déterminée. Les nationaux et ressortissants français.
(Le Petit Robert)

*NATION*
1. Vx Groupe d'hommes auxquels on suppose une origine commune. « des nations d'hommes d'une taille gigantesque » (Rousseau). ➙ race.

Groupe humain, généralement assez vaste, qui se caractérise par la conscience de son unité (historique, sociale, culturelle) et la volonté de vivre en commun. ➙ peuple. Nation civilisée, policée. « Le peuple français est […] mieux qu'une race, c'est une nation » (Bainville). « Essai sur les mœurs et l'esprit des nations », ouvrage de Voltaire.

Ensemble des individus qui composent ce groupe. ➙ population. « cette partie de la nation qu'on nomme la bourgeoisie » (Hugo). Les vœux de la nation.
u Dr. Personne juridique constituée par l'ensemble des individus composant l'État, mais distincte de ceux-ci et titulaire du droit subjectif de souveraineté. « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation » (Déclaration des droits de l'homme).
(Le Petit Robert)

*SOCIOLOGIE*
La sociologie est une science qui cherche à comprendre et à expliquer l'impact du social sur les représentations (façons de penser) et comportements (façons d'agir) humains. Ses objets de recherche sont très variés puisque les sociologues s'intéressent à la fois au travail, à la famille, aux médias, aux rapports de genre (hommes/femmes), bref, à l'environnement humain.

Les diverses théories sociologiques rendent compte des phénomènes sociaux humains sous plusieurs angles. Elles mettent parfois plutôt l'accent sur l'impact de la société sur le phénomène étudié (effet de la CSP, du sexe, etc.), s'intéressent parfois plus aux motivations des acteurs considérés comme relativement rationnels ou encore aux interactions entre individus. Mais la plupart des sociologues (même wéberiens) s'appuient -consciemment ou non- sur le paradigme selon lequel "quelque chose comme la société" existe objectivement, cette position dans le champ des idées s'opposant potentiellement à celle qui affirmerait qu'il existe plutôt toujours de la rencontre conflictuelle entre choix de formes collectives de vie, cette rencontre elle-même ne faisant pas société.
(Wikipédia)


En fait, au XXIe Siècle...il s'agit d'une question "Philosophique"...et Politique...***

Bien à vous,

Morgane BRAVO

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