***La bataille des régionales de 2010 est bel et bien lancée au sein de l’UMP. Qui conduira la liste en Ile-de-France ? Roger Karoutchi réagit vivement au sondage qui donnait, vendredi, Valérie Précresse largement favorite auprès des militants.
Accusations de manipulations et de coups bas. Entre Roger Karoutchi et Valérie Pécresse c’est peu dire que l’heure est aux soupçons ! Le secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement a saisi la Commission nationale des sondages pour savoir qui se cache derrière l’étude Opinionway* donnant, vendredi dans « le Figaro », Pécresse candidate préférée des « sympathisants UMP d’Ile-de-France » à 57 % pour affronter le socialiste Jean-Paul Huchon aux régionales de 2010. La ministre de l’Enseignement supérieur riposte, conseille à son collègue « de ne pas se tromper d’adversaire ». Elle ajoute, cinglante : « Si un sondage ne fait pas une élection, aucune élection ne se fait sans sondages ! » La primaire des 21 et 22 mars pour désigner le champion de l’UMP s’annonce compliquée.
Pourquoi contestez-vous la validité de ce sondage ?
Roger Karoutchi. Trois semaines avant sa publication, un député PS m’en donnait le résultat. Et il circulait au groupe UMP de l’Assemblée avant même qu’il ne soit réalisé ! Cela n’est destiné qu’à travestir, perturber et influencer le vote des 70 000 adhérents UMP d’Ile-de-France.
C’est malsain.
Qui a intérêt à cette manipulation ?
La Commission des sondages le dira. En tout état de cause, on s’en sert de prétexte pour demander l’annulation de la primaire et proposer à la place un petit arrangement entre amis, sans vote des adhérents.
Une « troïka » composée d’Yves Jégo, de Valérie Pécresse et de vous-même pour conduire la campagne, ce n’est pas une bonne idée ?
C’est une absurdité. Les adhérents UMP ne doivent pas être dessaisis d’un droit démocratique que leur a reconnu Nicolas Sarkozy, qui a toujours souhaité qu’ils puissent choisir leur champion aux régionales. Qu’ensuite, au soir de la primaire, on dise qu’il faut un ticket Karoutchi-Pécresse pour gagner ensemble la vraie élection un an plus tard, c’est une évidence. Si Yves Jégo voulait être candidat lui-même, il ne fallait surtout pas qu’il s’en prive ! Mais il s’est retiré. Je m’opposerai par tous les moyens aux mauvais coups pour travestir ou empêcher le choix des adhérents.
En avez-vous parlé avec Nicolas Sarkozy ?
Il l’a réaffirmé ce week-end : il maintiendra cette primaire et il est le seul médiateur de cette affaire. C’est lui l’arbitre.
Ancienne tête de liste en 2004, Jean-François Copé s’est aussi proposé de l’être ?
En 1998 aussi, Edouard Balladur avait mené la campagne régionale et nous avions fait un très bon score ! J’ai beaucoup d’estime pour le président du groupe UMP à l’Assemblée mais, au niveau régional, le garant de la primaire c’est le secrétaire général de l’UMP. Xavier Bertrand a affirmé très clairement, lui aussi, qu’il y aura vote des militants et que toute tentative de le faire déraper ne sera pas admise.
Vous n’envisagez donc nullement de vous retirer ?
Je gagnerai de manière sincère. Que ceux qui ne sont pas dans cette logique cessent de faire joujou ! Je trace ma route contre la gauche et je ne veux aucune division à droite.
* Sondage réalisé par Internet les 7 et 8 janvier auprès de 1 006 personnes, selon la méthode des quotas.
Le Parisien
Propos recueillis par Martine Chevalet
12.01.2009
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