Saturday, January 17, 2009

***Régionales: Roger Karoutchi veut sortir de l'ombre...***

***Les élections régionales n'auront lieu qu'en 2010 mais en Île-de-France, la bataille fait déjà rage entre Roger Karoutchi et Valérie Pécresse pour décrocher la tête de liste UMP. Donné perdant par un récent sondage, le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement veut croire que son heure est venue.

"J'irai jusqu'au bout." Cette fois, Roger Karoutchi ne veut rien entendre. Pas question pour le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement de passer encore son tour. Reconquérir la région Île-de-France, présidée par le socialiste Jean-Paul Huchon, Roger Karoutchi en rêve depuis trop longtemps. En 2004, il avait dû laisser la tête de liste régionale à Jean-François Copé. Pour les élections de 2010, l'horizon semblait dégagé... jusqu'à ce que sa collègue du gouvernement, Valérie Pécresse entre dans la danse. Jeune et entreprenante, la ministre de l'enseignement supérieur s'est elle aussi déclarée candidate à l'investiture et la primaire sera arbitrée les 21 et 22 mars par les militants UMP franciliens.

Pour l'heure, Roger Karoutchi n'est pas à la noce. La semaine passée, un sondage donnait Pécresse, élue des Yvelines, comme la candidate UMP préfére de 46% des Franciliens, contre 26% seulement pour son rival. Chez les seuls sympathisants du parti présidentiel, Valérie Pécresse creusait encore l'écart : 57% contre 28%. Furieux, Roger Karoutchi a aussitôt dénoncé un sondage bidonné, dont les résultats auraient circulé avant qu'il ne soit réalisé. Il a également réfuté tout projet d'accord avec son adversaire avant le vote des militants.

Un fidèle des Hauts-de-Seine
Déterminé, le secrétaire d'Etat veut pallier son manque de notoriété. A 57 ans, il demeure pour beaucoup un second couteau inconnu du grand public, malgré un engagement politique de quarante ans. C'est en effet à 16 ans que ce natif de Casablanca adhère à l'UDR lorsqu'il voit en 1968 des manifestants brûler des drapeaux français et des portraits du général De Gaulle. "Ma vraie famille", résume-t-il lorsqu'on évoque devant lui le parti gaulliste.
En 1975, alors agrégé d'histoire, il croise la route d'un certain Nicolas Sarkozy aux jeunesses du RPR. Dès lors, les deux élus des Hauts-de-Seine ne se perdront plus de vue. Au soir du 6 mai 2007, il fait ainsi partie des cinq personnalités politiques invitées au Fouquet's pour partager la victoire du président nouvellement élu. Egalement intime de Cécilia ex-Sarkozy, il partageait même le bureau de l'ex-épouse du président, au QG de Campagne de la rue d'Enghien.
Roger Karoutchi est aussi un fin connaisseur du microcosme politique et de la vie parlementaire. Délégué national des Jeunes RPR de 1981 à 1985, ce gaulliste social a ensuite beaucoup travaillé avec Philippe Seguin et François Fillon. D'abord conseiller du premier au ministère des Affaires sociales, il deviendra au milieu des années 1990 son directeur de cabinet à la présidence de l'Assemblée, puis à celle du RPR.
Fidèle aux Hauts-de-Seine, où il a fait toute sa carrière politique, il a succédé en 1999 à Charles Pasqua comme sénateur et dirige depuis 1998 le groupe RPR-UMP au conseil régional. Attentif aux élus qu'il connaît tous personnellement, bon connaisseur des dossiers, il fait d'Huchon son principal adversaire. Au point que certains voient dans leur relation, mélange d'attaques et de connivence, une sorte d'alliance objective entre deux apparatchiks.

"Ministre de l'ombre"
Après des années dans l'ombre, 2007 est marqué d'une pierre blanche. Avec l'élection de Nicolas Sarkozy, le fidèle Karoutchi devient secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement. Un poste de confiance car la tâche est ardue, entre un "omniprésident" et une majorité expérimentée qui s'estime malmenée. S'il ne déjoue pas tous les couacs, son habileté et son entregent lui permettent toutefois d'arracher l'adoption de la réforme constitutionnelle, pourtant mal engagée.
Le réalisme politique et la lucidité le protègent également des chausse-trappes. En 2007, il retire ainsi sa candidature aux municipales de Nanterre pour mieux se préparer aux régionales de 2010. Bourreau de travail, connu pour ses colères comme pour sa faconde, Roger Karoutchi se multiplie pour contrer l'offensive de Valérie Pécresse. Il sillonne l'Île-de-France, enchaîne les meetings, réactive tous ses réseaux. Tous les week-ends, il organise des brunchs qui rassemblent personnalités, politiques de tout bord et journalistes.

"C'est un homme de consensus", avait dit de lui Patrick Balkany. Cette fois, l'éternel lieutenant ne cédera pas sans combattre la place de n°1. Pas question de se laisser terrasser, comme David Martinon, par un simple sondage. Roger Karoutchi sait qu'il a en face de lui une ministre, femme, jeune - elle a 41 ans - et reconnue. "Pas la peine de payer un sondage pour apprendre qu'elle est plus connue que moi, expliquait-il déjà en octobre 2008. Je suis un ministre de l'ombre, voire de la nuit, abonné aux séances nocturnes de l'Assemblée. Mais les primaires ne se jouent pas sur la notoriété." Fort du soutien de la puissante fédération des Hauts-de-Seine, Roger Karoutchi se veut serein : "Le Président m'a dit : 'Va, trace ta route !'" Ses adversaires sont avertis.

Par Thierry Dupont, Elsa Bastien,
L'Express
16/01/2009

***BLOG : "LES AMIS DE ROGER KAROUTCHI" :
http://amisrogerkaroutchi.blogspot.com/2009/01/rgionales-roger-karoutchi-veut-sortir.html

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