SAINT-EMILION VIGNOBLE UNESCO
***SAINT-ÉMILION. Retour sur l'histoire du classement Unesco de la juridiction qui s'est imposée à l'époque parmi tous les paysages viticoles français. Georges Bonnefon se souvient
C'était il y a dix ans...
L'histoire commence au printemps de l'année 1998. Georges Bonnefon, président du Syndicat intercommunal à vocation multiple, le Sivom a été contacté par les plus hautes instances de l'État français et du ministère des Affaires Culturelles, pour faire classer, pour la première fois au monde, un site viticole par l'Unesco.
Le choix de Saint-Émilion s'était imposé à eux, parmi tous les paysages viticoles français. En effet, une demande d'inscription émane obligatoirement d'un pays signataire de la charte de l'Unesco, qui s'engage à respecter les règles, concernant la valorisation et la préservation du patrimoine.
Le dossier de la juridiction devait faire la démonstration que le site entrait bien dans la catégorie du patrimoine mondial, selon des critères préétablis comme l'authenticité pour les biens culturels et l'intégrité pour les biens naturels. Le montage s'est fait à l'époque dans l'urgence car il devait être déposé en quelques mois, pour le 14 juillet 1998, les demandes n'étant examinées qu'une fois l'an.
Cortège d'experts
Les maires ont relevé le défi et Michel Borjon, directeur du bureau d'études pour la connaissance, la gestion et la valorisation du Patrimoine (Grahal), leur a été d'un grand secours. S'en est suivi un cortège d'experts, de diverses spécialisations, pendant plus d'un an.
Georges Bonnefon se rappelle en particulier d'une visite, celle de Madame Anon, architecte paysagiste à l'école d'architecture de Madrid, restée deux jours sur les lieux et surtout de la question qu'elle lui a posée : « Est-ce que vous pouvez m'assurer que dans 100 ans, il y aura toujours de la vigne à Saint-Émilion ? » La question pouvait, en effet, paraître surprenante dans une région où la viticulture a été introduite par les Romains, intensifiée au Moyen Âge, et toujours préservée, depuis, comme un joyau.
Pour appuyer leur candidature, les huit maires de la juridiction signaient ensemble, le 24 juin 1999, l'engagement envers les services de l'État de préserver les paysages. Le caractère exceptionnel du paysage saint-émilionnais a été consacré, lors de la conférence internationale de l'Unesco à Marrakech, le 5 décembre 2009. L'Unesco a relevé que le site est entièrement consacré à la viticulture, et que les villes et villages comptent de nombreux monuments historiques de qualité.
Paysage intact
Par ailleurs, ce paysage viticole historique a survécu intact et reste toujours en activité de nos jours. Il illustre de manière exceptionnelle la culture intensive de la vigne à vin dans une région délimitée avec précision. Cependant, pour l'ancien président de la CDC, maire honoraire et surtout enfant de Saint-Sulpice-de-Faleyrens, cette inscription n'est pas qu'un honneur. Elle crée également des devoirs vis-à-vis des générations futures et n'est en rien définitive. Elle peut être remise en cause par tout un chacun. La ville de Bordeaux a failli en faire les frais récemment lors du projet de démolition de la passerelle Eiffel. Des sueurs froides à prévoir pour les élus.
Pédagogie
La prise de conscience que le site est classé passe aussi par la pédagogie. Georges Bonnefon est à la disposition des enseignants et s'est rendu dernièrement devant des élèves de 1e du lycée viticole de Montagne qui ont été captivés par son témoignage. Samedi 5 décembre, à 14 heures, c'est devant les habitants de la juridiction à la salle des dominicains de Saint-Émilion qu'il reprendra son bâton de pèlerin, en compagnie de Michel Borjon (lire par ailleurs). Pour leur expliquer, les convaincre qu'ils vivent dans un cadre unique et les inviter à faire part de leur projet de constructions à leurs élus qui peuvent utilement les conseiller.
Béatrice Coppens
SUD OUEST
02 Décembre 2009
***SAINT-ÉMILION :
http://www.saint-emilion-tourisme.com/fr/que-faire.html?idcat=7&idfiche=37
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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