Sunday, February 14, 2010

***Ils réveillent Paris ! ...***


De gauche à droite et de haut en bas : Liliane Joshua, Renaud Barillet,Frédérick Grasser Hermé, Nicolas Ullman, Harvey Ambomo et Laurent Decaux.

***Gastronome à l'imagination fertile ou roi du mixage au Murano : les artisans du réveil parisien viennent de tous horizons. Leur mission : secouer la capitale !

Renaud Barillet, la nuit ne meurt plus en silence
Tout nouveau président du Réseau des musiques actuelles à Paris, Renaud Barillet, cofondateur de La Bellevilloise, est l'un des signataires de la pétition « Paris : quand la nuit meurt en silence ». Lui, au contraire, affirme haut et fort qu'« il se passe quelque chose à Paris la nuit aussi ». Quinze ans qu'il s'y emploie, en produisant des rencontres événementielles liées essentiellement aux musiques du monde. Depuis 2005, son repaire est La Bellevilloise. Fondée en 1877 dans le XXe, il a repris avec Fabrice Martinez et Philippe Jupin cette vaste maison (2 000 m2) dédiée aux cafés-concerts, restos, expos, artistes de rock indé, etc. Pas moins de 264 000 spectateurs s'y sont rassemblés en 2009, rien que pour les concerts acoustiques dans la Halle aux oliviers.

La Bellevilloise, 21, rue Boyer (XXe ). Tél. : 01 53 27 35 77.

Stéphane Million, plaisirs littéraires
Cet agitateur de l'édition n'hésite pas à pimenter les plaisirs 100 % littéraires de sa revue indépendante Bordel à des fiestas branchées pour célébrer la sortie de chaque nouveau numéro, et des centaines de spectateurs au rendez-vous de ses cabinets de « lecture et champagne » à la Galerie Chappe (XVIIIe), animés par ses amis Beigbeder, Nicolas Rey ou Yann Moix… À l'index de ses ouvrages illustrés par Jean-Charles de Castelbajac, les nouvelles de jeunes plumes montantes se mêlent selon les éditions à un texte de Johnny Deep traduit par Virginie Despentes ou de Jean-Paul Rouve.

Revue Bordel « The Rat Pack » : 15 € en librairie. www.stephanemillionediteur.com

Laurent Decaux, caviste des temps modernes
Avec sa marque Nysa, ce beau Dionysos, fils de l'historien, a su dépoussiérer l'univers suranné des échoppes de vins au fil de cinq adresses parisiennes. Son concept ? Une version très contemporaine et glamour des cavistes indépendants, avec une sélection de bouteilles classées par thème dans des alcôves design autour de trois grands axes : les appellations, les accords mets-vins (chocolat, poisson, viande…) ou encore des moments de vie (grandes occasions, entre filles…) Résultat : les initiés comme les Miss peu avisées y trouvent leur bonheur.

Nysa, 17, rue du Bourg-Tibourg (IV e ), 94, rue Montorgueil (II e ), 25, rue de Lévis (XVII e ). www.nysa.fr

Anne-Valérie Hash, surdouée de la haute couture
À 38 ans, Anne-Valérie Hash est une surdouée. Membre du cercle très fermé de la haute couture parisienne, elle rajeunit le genre avec fraîcheur et talent. Il faut dire qu'elle sait comme personne couper, donner du volume tout en légèreté à ses silhouettes ultraféminines que l'on retrouve du 23 février au 15 mars chez Franck & Fils (91, av. Paul-Doumer, XVIe), où AVH profite d'une carte blanche pour montrer ses récentes créations.


Liliane Joshua (DR)
Liliane Joshua,un autre goût du luxe
Elle a l'œil pour repérer, aux quatre coins de la planète mode, le bon jean et la petite robe de cocktail parfaite. Liliane Joshua, cofondatrice de la boutique Montaigne Market (MM) en 2005, née à Lausanne, a fait ses premières armes sous le soleil des tropiques à Saint-Barth, où elle habille depuis 1996 toute la jet-set néobobo dans sa boutique Calypso. Avec MM, la belle quadra réveille le « bling » de l'avenue Montaigne en se démarquant des géants du luxe. Par son regard pointu et la spécificité de son bazar multimarque, l'acheteuse réunit la crème des marques en vogue (environ 60) de Los Angeles, Milan, Paris. Son dernier projet ? Une ligne, Snow St Barth, qu'elle dessine elle-même, dans un esprit nonchalant et sensuel.

Montaigne Market , 57, avenue Montaigne (VIIIe). Tél. : 01 42 56 58 58.

Philippe Issaly et François Leclerc, l'art du cadeau souvenir
L'un (Philippe Issaly) pense, l'autre (François Leclerc) passe à l'action. Et il fallait au moins ce duo de choc pour révolutionner (enfin !), dans la ville la plus visitée au monde, le marché du « produit souvenir ». Dans les boutiques IWASIN, pas l'ombre d'un tee-shirt criard ni d'un briquet avec Poulbot intégré. Ici, on donne dans le « kawaii » pour les Japonais et le packaging soigné pour les Américains. Sur des textiles top qualité, le pigeon se veut doré, les bracelets pastel, les motifs vintage et les tours Eiffel en Plexi (avec un choix de couleurs sur mesure). Le producteur new yorkais Vin Diesel a déjà craqué et Inès de la Fressange spontanément relooké les vitrines Roger Vivier. Une ligne de bagagerie et d'arts de la table est à l'étude, tout comme l'implantation de plusieurs points de vente dans les gares, les aéroports et - très bientôt - les Galeries Lafayette. Le logo de la marque est une flèche : suivez-la vite !

IWASIN, 4, rue du Renard (IVe) ou Carrousel du Louvre (Ier). www.iwasin.fr

Jérôme Delormas, du lyrique au numérique
Lyonnais, et d'ailleurs directeur artistique de Lyon 2013, Jérôme Delormas a été choisi par Bertrand Delanoë pour diriger la Gaîté lyrique numérique, le « centre de musiques actuelles et nouveaux médias ». On doit à l'ancien directeur artistique du centre d'art de la Ferme du Buisson (Marne-la-Vallée) plusieurs expériences culturelles, notamment celle d'avoir été l'un des commissaires de la Nuit blanche 2007. Il a également dirigé l'Institut français de Bilbao, l'Institut franco-japonais du Kansaï, à Kyoto et le Lux, la scène nationale de Valence. Ce violoncelliste ceinture noire de judo (!) a des projets ambitieux pour aménager les 11 000 m2 de la Gaîté lyrique, un lieu qui avait fermé en 1989. Ouverture prévue en décembre prochain.

Gaîté lyrique numérique, 3 bis, rue Papin (IIIe).

Harvey Ambomo, DJ esthète
La nouvelle coqueluche des soirées élégantes parisiennes s'appelle Harvey. Derrière ses lunettes noires, le DJ Selector cultive une certaine discrétion, en rupture avec les DJ starisés. À 28 ans, cet ancien mannequin d'origine camerounaise, qui anime le site de mode masculine www.materialiste.com, promène son élégance rétro du Baron à la Favela Chic, de la Flèche d'Or au Social Club. Sans compter les événements privés pour des marques de luxe. Partout il fait mouche avec sa playlist électro-vintage, oscillant entre Daft Punk et Prince.

Le 24 février à l'Arc (XVIe).

Alain Roulleau, l'appétit du cinéma
Son truc, avec son studio 28 décoré par Cocteau, c'est d'en faire un « relais & châteaux » du cinéma. « Dans les multiplexes, on va bouffer de la pellicule. Ici, on vient la déguster. » Une ouvreuse, pas de pop corn mais des tartes maison, des expositions dans le hall, des fauteuils top confort. Pour autant, le studio 28 mise sur la modernité : écran de 10 mètres, son numérique et une technologie tout-numérique prévue en avril. La programmation mise sur 13 à 15 films par semaine avec quatre séances par jour : avant-premières les mardis soir et séances enfants mercredis et samedis à 15 heures.

Studio 28, 10, rue Tholozé (XVIIIe). Tél. : 01 46 06 36 07.


Nicolas Ullmann (Ph. : Arnaud Baumann)
Nicolas Ullmann, clown de la nuit
Il se définit lui-même comme « le clown de la nuit fait pour extirper les Parisiens de la grisaille ambiante ». Et ce Monsieur Loyal du clubbing met tout en œuvre pour ne pas passer inaperçu. Costume orange pétard, dompteur de cirque, Johnny Walker… tout est prétexte au déguisement pour ce grand brun déjanté qui vient réveiller les soirées du Baron et autres Scopitone (le 13 février prochain). Ambianceur, il prend le micro, tel un Sergio du Paradis Latin, pour chanter, animer un karaoké ou lancer des petits groupes de pop inconnus. À 32 ans, ce comédien de théâtre et de cinéma cumule les pubs, les clips et passages à la télé pour se faire remarquer. On peut même suivre ses aventures rocambolesques sur le site www.laproject.tv. Sa dernière trouvaille ? Remettre la danse à deux au goût du jour. Nicolas Ullmann programme, un jeudi par mois (le 25 février), des tubes de rock et des slows au Tigre (35, rue Molière, IIe). Grâce à lui, la ringardise devient un style.

Frédérick Grasser Hermé, pour une junk food décomplexée
« Même pas peur » ! « Fegh » ose tout. L'ex-Mme Hermé, dont la carrière culinaire commença aux côtés d'Alain Ducasse, n'aime rien tant qu'allumer le feu. En prônant la junk food, pourvu que ce soit « abominablement bon », en consacrant des livres de recettes aux toutous, en décomplexant la cuisine express. Elle crée des happenings autour du pâté Hénaff, customise à sa sauce le Caprice des Dieux, revisite les cartes de restaurant en jouant sur les mots et les mets. Exemples ? Ses livres de recettes Serial Colors (Éd. de l'Épure) et sa récente prestation au 1er étage de la brasserie Flottes.

Flottes Ô Trement, 2, rue Cambon, I er, Tél. : 01 42 61 31 15.

Michel Pampelune, le label qualité
Rien à voir avec le film des frères Coen ! Fargo est un label français indépendant, pointu et exigeant, créé en 2000 par Michel Pampelune. On lui doit la découverte en France d'Emily Loizeau, Alela Diane, Andrew Bird, Joseph Arthur, Ryan Adams… Après avoir lancé le magazine Eldorado, il vient d'ouvrir sa première boutique parisienne (CD, vinyles, affiches, œuvres de folk art, expositions).

Fargo, 42, rue de la Folie-Méricourt (XIe). Tél. : 01 48 05 49 52.

Gilles & Boissier, restaurer les ambiances
Lui, Patrick, elle, Dorothée. Ces deux anciens élèves de Camondo et Penninghen ont réuni leurs patronymes pour donner naissance à une agence d'architecture intérieure, Gilles & Boissier. Depuis 2004, ils mutualisent leurs compétences acquises chez Christian Liaigre et Philippe Starck pour concevoir des restaurants, résidences et boutiques à travers le monde. À Paris, en 2010, ils sont à la tête de trois gros projets de restauration : la Villa (VIIIe, déjà ouverte), le Mini-Palais (fin mai-début juin) et le futur restaurant de la Grande Halle de la Villette (juin), à consonance bio. Des ambiances très scénarisées mixant les époques et les références artistiques pour une approche nouvelle et presque narrative des lieux, devenue leur signature.

LA SUITE : http://www.lefigaro.fr/sortir-paris/2010/02/10/03013-20100210ARTFIG00048-ils-secouent-la-capitale-.php

10/02/2010

Bien à vous,

Morgane BRAVO

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