Thursday, April 9, 2009

***Tour de France des sites d'info en ligne...***

***Libération continue son tour de France des sites d'information en ligne, avec un article consacré à Slate, lancé récemment par quelques vieux routards de la presse généraliste.

L’adresse a beau se situer rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris, les locaux sont modestes. Une grande pièce à l’extrémité d’un étage, avec vue sur une toiture. Genre arrière-cuisine. « Ça a quelque chose d’un garage », lâche Jean-Marie Colombani, ancien patron du Monde en faisant allusion à Google, la plus grande réussite web des dix dernières années. L’image de deux étudiants de Stanford bidouillant la mécanique algorithmique, devenue l’alpha de la recherche sur Internet, s’impose alors. Penser garage tient du mantra. Le camp de base de Slate France est de toute façon temporaire. Slate cherche d’autres locaux, peut-être avec Youphil (lire ci-contre) et se cherche encore.

« On n’est pas encore né », aime à dire Johan Hufnagel, l’un des cinq fondateurs du site avec Jean-Marie Colombani, Eric Le Boucher, actuel directeur de la rédaction d’Enjeux les Echos, Eric Leser, ancien chef du service économie du Monde et Jacques Attali. « On a tout notre temps, poursuit l’ancien rédacteur en chef de liberation.fr puis de 20minutes.fr. Pour l’instant, on construit une base. » L’équipe de quatre salariés, légère, doit s’étoffer d’ici septembre sans toutefois dépasser la dizaine de personnes. Slate n’a pas pour vocation de faire de l’actualité mais du magazine. Ses premiers chiffres d’audience, encore très modestes, montrent d’ailleurs une fréquentation plus importante le week-end. Une quarantaine de chroniqueurs ou blogueurs, aux noms parfois connus (François Hollande ou Hubert Védrine), contribuent régulièrement au site. Huit papiers en moyenne sont mis en ligne chaque jour. « L’objectif est de mélanger des articles sérieux et légers, comme de traiter sérieusement de sujets légers », précise Eric Leser. Pourquoi Jade Goody, qui a médiatisé son cancer, n’est-elle pas allée jusqu’à laisser filmer son dernier souffle  ? Nicolas Sarkozy n’est-il pas une sorte de réincarnation du duc de Nemours dans la Princesse de Clèves  ? Quid du retour du leadership américain  ? Pourquoi le journalisme non lucratif en France est-il une utopie  ?…

Slate ambitionne de devenir l’un des principaux lieux d’analyses et de débats du Web français. « La crise de la presse nous aide, souligne Jean-Marie Colombani. Car la partie éditorialisée des journaux tend à se réduire. Après le premier âge du Net qui appelait une consommation de masse, est venu un besoin pour plus de subjectif. »

La suite :
http://www.ecrans.fr/Slate-le-parti-pris-de-l-analyse,6868.html

Frédérique Roussel
Libération

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