Thursday, March 17, 2011

*Les associations d'insertion craignent pour leurs budgets...*

Coupes sombres dans l'aideaux quartiers en difficulté

Le gouvernement vient d'annoncer d'importantes baisses des moyens dédiés à la politique de la ville, via les contrats urbains de cohésion sociale (Cucs). Hérouville-Saint-Clair, qui est l'une des principales bénéficiaires dans le Calvados de ces crédits pour quartiers en difficulté, va en souffrir tout particulièrement. « Notre dotation baissera de 40 %, soit 130 000 € au moins », se désole le maire, Rodolphe Thomas. Il vient d'écrire au ministre de la Ville pour avoir des explications.

Les associations en première ligne
Les associations hérouvillaises qui interviennent dans le domaine de l'insertion professionnelle, de la formation, de l'accès au droit, à la culture ou à l'éducation, de la lutte contre l'illettrisme, etc. sont particulièrement touchées puisque tout ou partie de leur budget de fonctionnement provient de ces crédits dits « Cucs ». « Une enveloppe globale est allouée à chaque ville signataire d'un contrat urbain de cohésion sociale. Des priorités sont fixées selon les quartiers », indique-t-on en mairie. Les associations soumettent ensuite leurs projets d'actions et entrent ou pas dans le dispositif de financement Cucs.

Un gâteau bien moins gros
Seulement voilà, pour 2011, le gâteau à se partager risque d'être beaucoup moins gros. « On va essayer de maintenir au maximum notre soutien à l'action dans les quartiers, indique Rodolphe Thomas. Mais la baisse des crédits nous oblige malgré tout à des arbitrages draconiens. » La Ville veut réunir les associations la semaine prochaine pour réfléchir au meilleur scénario.

Inquiétude chez Asmodu
Asmodu prépare des stagiaires à l'obtention du permis de conduire, travaille sur la prévention des addictions, le rapport à la loi... Son directeur, Gilbert Nicollet, a appris hier que le financement de son association n'était pas assuré à partir de l'automne. « Notre travail avec les stagiaires actuels est financé jusqu'en octobre. Ce qui est plus incertain, c'est notre capacité à accueillir un nouveau groupe de gens à la rentrée », s'inquiète-t-il. Depuis sa création, il y a trois ans, Asmodu a accompagné trois groupes de 21 stagiaires. Ces personnes payent un droit d'entrée de 120 €. « Chaque année, le contrat urbain de cohésion sociale finance l'aide à 15 des 21 stagiaires et le conseil général aux six autres », poursuit Gilbert Nicollet. L'association emploie un salarié à Hérouville et deux à Cherbourg.

Dix emplois dans la balanceà La voix des femmes
La voix des femmes est elle aussi en première ligne des associations qui risquent de vaciller avec cette baisse des crédits d'État. « Le financement CUCS qui nous est attribué actuellement est de l'ordre de 53 000 €. Si les 40 % de baisse s'appliquent, nous perdrions donc 21 000 €. C'est considérable », s'alarme Évelyne Gaillet. La vice-présidente de La voix des femmes y voit un double problème : « D'abord, comment fait-on pour garder les dix personnes que l'on emploie ? Ensuite, comment aide-t-on tous ces gens hors circuit qui ont besoin de nous pour reprendre pied dans la société ? On nous prive d'agir au moment où les besoins sont en croissance exponentielle. » Elle le martèle : « Il nous faut réagir collectivement si nous ne voulons pas être les premiers à payer le prix du désengagement de l'État. »
02 février 2011 


http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Les-associations-d-insertion-craignent-pour-leurs-budgets-_14327-avd-20110202-59828628_actuLocale.Htm 

Bien à vous,
Morgane BRAVO

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