Depuis le premier mai 1968, date officielle de création des Hauts-de-Seine, l’essor économique de notre département ne s’est jamais démenti. Avant même que leurs homologues de la petite couronne ne se penchent sur la question, les élus de la majorité départementale du conseil général, par la voix de leurs présidents successifs, se sont employés à rechercher les moyens de compenser la disparition progressive et inéluctable des emplois industriels. Ils se sont saisis de tous les moyens à leur disposition pour promouvoir l’attractivité de notre territoire en direction des grandes entreprises du secteur de l’économie marchande et de celui des services. Notre département, mieux que les autres, a ainsi réussi à maintenir un taux d’emploi supérieur à tous les autres départements de la petite couronne. Quarante années de politique volontariste ont permis de faire des Hauts-de-Seine une puissance économique de premier plan.
Pourtant, parallèlement à cette dynamique, s’est développée « à bas bruit » une offre complémentaire de services qui est venue, pas à pas, compléter le vivier d’emplois départemental. Cette offre résulte de l’implantation sur notre territoire d’entreprises du secteur de l’économie sociale et solidaire.
Mon propos n’est pas ici d’expliquer en quoi ce secteur de l’économie se distingue des autres. Tout alto-séquanais a pu, un jour, bénéficier de ses services : la plupart des chèques déjeuners, peut-être notre banque, notre mutuelle, notre assurance mais aussi la maison de quartier, l’association sportive ou le club de danse de nos enfants en font partie. Et chaque année, sans vraiment en avoir conscience, nous faisons davantage appel aux entreprises qui le constituent : aujourd’hui notre formation, demain une aide à domicile, après-demain la gestion de la dépendance de nos anciens…
C’est pour cela que j’ai souhaité voir l’assemblée départementale se saisir de la question de l’avenir de cette composante de notre économie.
Depuis près d’un an, un groupe de travail se réunit régulièrement au conseil général. Sa mission : explorer toutes les initiatives devant permettre de renforcer l’essor de ce secteur et donc de favoriser une politique de promotion de l’emploi social.
D’ores et déjà, plusieurs résolutions ont été prises : inclure des clauses sociales dans 10 % des marchés publics départementaux, promouvoir à hauteur de 6 M€ l’insertion par l’économique, accompagner le développement du micro crédit, organiser le premier forum départemental du secteur…
Aujourd’hui se tient la première réunion du conseil départemental de l’économie sociale et solidaire. Elle a pour objet d’en définir les objectifs opérationnels, les ressources en expertise et les méthodes de travail à retenir.
Car nous irons très loin dans l’action : dans une économie mondialisée, le territoire devient paradoxalement le principal théâtre des initiatives sociales et solidaires. Nous devons créer les conditions qui permettront d’offrir à tout porteur de projet les moyens de concrétiser ses idées.
Le dynamisme de notre département réclame de nouveaux leviers pour inscrire durablement l’économie sociale et solidaire dans le paysage alto-séquanais. Je souhaite que l’occasion nous soit donnée d’encourager l’installation, sur des sites stratégiques du département, d’incubateurs et de pépinières d’entreprises solidaires.
Il est grand temps que les Hauts-de-Seine renouent avec ce qui a fait sa renommée : une politique économique à visage humain.
17 Janvier 2011
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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