Sunday, April 3, 2011

*Les priorités des maires franciliens...*

Fiscalité et logement sont leurs deux principales préoccupations. Le thème de la sécurité remonte.


A quoi pensent les maires? En pleine campagne des cantonales, le JDD a soumis aux 1.280 édiles d’Île-de-France son questionnaire annuel, afin de sonder leurs préoccupations. Un quart d’entre eux (26,5%) y ont répondu. Il résulte de ce 8e baromètre Amif-JDD* que les "élus préférés" placent toujours en tête de leurs priorités la fiscalité locale, le logement, la petite enfance (crèches, écoles) et la sécurité.
Si le thème du logement semble en léger recul par rapport aux années précédentes (44,2%), il reste l’une des principales sources d’inquiétude pour les maires. Dans les villes de plus de 10.000 habitants, cette question domine même largement toutes les autres (68,3%), devant la petite enfance (45%) et l’emploi (34%).

Loi SRU: pour un durcissement des sanctions

à tel point – c’est une première surprise – qu’une majorité d’élus (50 %) se prononcent en faveur d’un "durcissement des sanctions pour les communes qui n’appliquent pas la loi SRU" – cette loi exige 20 % de logements sociaux dans les villes franciliennes de plus de 1.500 habitants (3.500 dans le reste de la France). à l’inverse, ils sont 46% à se dire hostiles à plus de sévérité. Le clivage est net entre les villes de plus de 10.000 habitants (60 % pour davantage de sanctions, 40% contre) et les petites communes (45% pour, 48,5% contre). "La plupart des grandes villes répondent aux exigences des 20%. Elles trouvent normal que les autres prennent leur part à l’effort sur le logement social. Mais celles-ci ont souvent des raisons tout à fait honorables – manque de terrain, prix du foncier trop élevé… – pour ne pas construire", explique Michel Teulet, président de l’Amif et maire UMP de Gagny (93).
Autre préoccupation: la fiscalité locale (44,2% ; 51% dans les communes de moins de 5.000 habitants). De nombreux maires ont augmenté leurs impôts en 2009 et 2010 – après les municipales de 2008 – "pour financer l’aide sociale". 63% d’entre eux estiment que la crise économique a eu un impact sur leur fiscalité locale et 52,8% sur leur politique municipale. "Les maires ont souvent le sentiment de ne pas avoir suffisamment la maîtrise de leurs recettes, qui proviennent souvent de dotations de l’état", ajoute Michel Teulet. D’ailleurs, leurs principaux motifs d’insatisfaction restent la lourdeur administrative (40,4%) et l’autonomie financière insuffisante (31,9%).
Le thème de la petite enfance (40,7%) rétrograde d’année en année, au profit de la sécurité (35,7%) qui regagne peu à peu du terrain ; surtout dans les villes moyennes – de 5.000 à 10.000 habitants – où elle arrive en première position (48,5%). L’emploi inquiète les maires des grandes villes, alors que les déplacements accaparent davantage les plus petites communes. Peut-être parce qu’elles se sentent exclues du Grand Paris… Et 62,5% des élus des localités de moins de 5.000 âmes citent le Grand Paris en tête des thèmes "les moins prioritaires". En revanche, ceux des villes de plus de 10.000 habitants approuvent à 61% l’accord état-Région – 32,4 milliards d’euros – sur le futur métro automatique du Grand Paris et la modernisation du réseau existant. Ces premiers magistrats pensent que les "volets manquants" du Grand Paris sont le logement (21,2%) et l’emploi (18,9%). Et si certains ressentent un désamour, ils conservent encore le sentiment d’être "l’élu préféré" de leurs administrés: 72,8%, contre 81,8% en 2010.
*L’Association des maires d’Île-de-France (Amif) organise ses assises 2011 les 5, 6 et 7 avril, au Parc floral du bois de Vincennes. Au programme: la santé dans nos villes et nos campagnes, le numérique, la solidarité financière
en Île-de-France, les drogues, l’intercommunalité.

Bertrand Gréco - Le Journal du Dimanche
02 Avril 2011
Bien à vous,
Morgane BRAVO