Friday, June 12, 2009

***L'UMP menace de ne finalement pas adhérer à Paris Métropole...***

***Alors que tout le monde pensait que les élus UMP d'Ile-de-France prendrait rapidement part aux travaux de Paris Métropole, un organe de réflexion sur le Grand Paris, le parti présidentiel remet en cause cette participation. Mettant en danger un syndicat qui vient de se lancer.

Mercredi, on pensait que l'adhésion des élus UMP à Paris Métropole était jouée. Mandaté par Patrick Devedjian, président du conseil général des Hauts-de-Seine, le maire de Sèvres, François Kosciusko-Morizet, déclarait, lors de la première réunion de travail mercredi à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), qu'à "partir du moment où, avec Patrick Dededjian, nous avons négocié et obtenu ce que nous souhaitions pour avoir des statuts plus équilibrés qui assurent bien la représentation des diverses tendances politiques, je ne vois aucune raison pour laquelle nous n'adhérerions pas en tant que conseil général".

Quel poids pour des décisions prises par un syndicat partisan ?

Mais ce vendredi, l'élu a été mouché par le conseil du 92: "François Kosciusko-Morizet n'a pas pris le temps de bien regarder". Les "représentants des élus de la majorité présidentielle en Ile-de-France", dont Patrick Devedjian et Roger Karoutchi, ont affirmé que leur adhésion à Paris Métropole était "en l'état compromise", compte tenu de la nouvelle organisation du syndicat d'études.

Selon eux, alors que le bureau de Paris Métropole devait être "constitué à parité entre la majorité présidentielle et l'opposition" avec une "présidence alternée chaque année", les statuts modifiés "n'organisent pas cette alternance".

Alors qu'on célébrait à Clichy, l'unité politique du syndicat, voici qu'elle est sévèrement menacée. Jusqu'ici la force de Paris Métropole était d'avoir réuni des élus franciliens de toutes les tendances, sur la base d'un projet porté par la gauche.

Sans pluralisme, les décisions prises auront beaucoup moins de poids. Pire, le budget, composé de cotisations payées par les collectivités membres, va en prendre un coup.

Officiellement, la décision de ne pas prendre part aux travaux de Paris Métropole n'a pas été encore prise. Patrick Devedjian, Christine Boutin, présidente par intérim du conseil général des Yvelines, Roger Karoutchi, président du groupe UMP au conseil régional, et sept présidents de groupe Majorité présidentielle au sein des conseils généraux, dont Jean Sarkozy (Hauts-de-Seine), "demandent des éclaircissements".

Que feront les élus UMP déjà engagés ?

Selon eux, alors que le bureau de Paris Métropole devait être "constitué à parité entre la majorité présidentielle et l'opposition" avec une "présidence alternée chaque année", les statuts modifiés "n'organisent pas cette alternance".

Au début de l'année, on expliquait dans l'entourage de Roger Karoutchi que l'adhésion était suspendue à quelques modifications statutaires concernant les conditions de sortie du syndicat et les participations financières. Ces questions réglées, on pouvait légitimement penser que l'unité se ferait sans trop de soucis. D'autant que Nicolas Sarkozy avait encouragé l'UMP à participer aux travaux dans son discours du 29 avril.

La droite pourrait toutefois être représentée. Le maire UMP de Nogent-sur-Marne, Jacques J. P. Martin, aura du mal à quitter le syndicat, dans la mesure où il a été élu vice-président mercredi. Les élus divers droite n'ont par ailleurs pas à respecter une décision émise par l'UMP. Parmi eux, on retrouve Jean-Christophe Fromantin, maire de Neuilly (Hauts-de-Seine), la ville de Jean Sarkozy, qui, lui, affirme que l'adhésion est remise en cause. Dans ce jeu politique à plusieurs bandes, Paris Métropole risque bien se perdre.

Matthieu Deprieck
L'Express
12/06/2009

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