Saturday, February 28, 2009

*Le rapport Balladur suscite une levée de boucliers*

***On ne s'attaque pas sans risque au "mille-feuille de l'organisation territoriale" française. Face à cet objectif que lui avait fixé Nicolas Sarkozy, le comité présidé par l'ancien premier ministre Edouard Balladur (UMP) vient d'en faire l'expérience.

Le rapport adopté par le comité mercredi 25 février et qui devrait être remis officiellement le 5 mars au président de la République, situe d'emblée la difficulté de l'exercice : "L'administration du territoire est, en France, une question éminemment politique". Ce qui a conduit le comité à faire preuve de retenue. Ceux qui attendaient un "big bang" devront patienter.

Alors que la commission Attali sur la croissance préconisait la suppression d'un échelon territorial, en l'occurrence le département, le comité Balladur est plus circonspect. Qu'il s'agisse de la diminution du nombre de collectivités, de l'attribution des compétences, de la réforme des finances, "aucun scénario de réforme ne s'impose par lui-même, avec la force de l'évidence", reconnaissent les auteurs.

Certaines des vingt propositions retenues dans ce rapport de 132 pages ont pourtant provoqué une levée de bouclier.

Le comité suggère des transformations majeures : la réduction du nombre de régions, même si les modalités de regroupement et de découpage ont été assouplies ; un système d'élection des élus régionaux et départementaux avec la suppression des cantons ; la reconnaissance de "métropoles" de plein exercice avec des conseillers et exécutifs élus au suffrage direct ; une répartition des fonctions entre les différentes collectivités ; des pistes de remplacement de la taxe professionnelle...

Seize propositions ont été adoptées à la quasi unanimité des onze membres, avec quelques abstentions, dont celles de l'éditorialiste Jacques Julliard et des universitaires Jean-Claude Casanova et Michel Verpeaux. Mais quatre propositions majeures ont été rejetées par les deux représentants de la gauche. Pierre Mauroy, sénateur (PS) du Nord, ancien premier ministre, et André Vallini, député (PS) et président du conseil général de l'Isère se sont opposés au mode d'élection des nouveaux conseillers départementaux dans les conseils régionaux et départementaux, ainsi qu'à l'organisation des nouvelles métropoles, la répartition des compétences entre les collectivités et le Grand Paris.

Si le département n'est pas supprimé, ses pouvoirs sont restreints, notamment dans les métropoles, où il doit s'effacer ; y compris dans le domaine de l'action sociale, qui est pourtant une de ses missions principales de "proximité et de solidarité".

A l'inverse, les régions et les regroupements de communes sont encouragés. Pour la gauche, le nouveau système d'élection des conseillers départementaux marque toutefois un affaiblissement des politiques régionales. Bertrand Delanoë, maire (PS) de Paris, a pris la défense des quatre départements de la petite couronne de l'Ile-de-France, que le comité propose de supprimer au profit de la création d'une collectivité du Grand Paris. "Les départements, estime le maire de la capitale, sont efficaces dans les politiques de proximité". "Alors que l'intercommunalité est encouragée partout en France, pourquoi vouloir la casser en Ile-de-France ?", s'est-il interrogé mercredi dans un communiqué.

Lors d'une conférence de presse, Martine Aubry, première secrétaire du PS a de nouveau dénoncé une entreprise menée "dans un but strictement politicien" et réclamé une clarification, non entre les collectivités entre elles, mais dans leurs rapports avec l'Etat.

Les 20 propositions du comité Balladur sont loin d'entrer en vigueur. Le 5 mars, M. Sarkozy devrait indiquer ce qu'il entend retenir du rapport. Selon Alain Marleix, le secrétaire d'Etat aux collectivités locales, "une phase de concertation avec les élus" s'ouvrira ensuite, avant la présentation au Sénat, d'une "loi-cadre sans doute dès l'automne". Toute révision constitutionnelle a été écartée, faute de majorité suffisante dans un congrès composé de députés et de sénateurs eux mêmes élus locaux.

Le secrétariat d'Etat aux collectivités locales a élaboré plusieurs scénarios de refonte de la carte des cantons, en mesurant l'impact des nouveaux mécanismes de représentation, notamment dans les zones rurales. Bercy reste muet sur le remplacement de la taxe professionnelle. Unanimes, les présidents des neuf associations de maires ont réclamé, mardi, une vraie réforme des finances locales.

A un an des élections régionales, l'échéance de mise en oeuvre de la future loi, d'ici à 2014, apparaît lointaine. Au vu des oppositions et des craintes, il semble que le "consensus" souhaité par le chef de l'Etat avant d'engager tout processus de réforme soit loin d'être atteint.

Michel Delberghe et Béatrice Jérôme
Le Monde
27.02.09.

Thursday, February 26, 2009

***LA FRANCE & LE MEXIQUE! : Relations bilatérales***






***État actuel de la relation bilatérale :

Au cours des dernières années, la nature et le cadre des rapports bilatéraux entre le Mexique et la France n’ont pas cessé de refléter leur volonté et leur intérêt croissants d’intensifier les liens tissés au fil de l’histoire.

Il est possible de mettre en évidence le haut degré de convergence entre les deux pays au niveau multilatéral. Notons ainsi la similitude de leurs conceptions respectives des principes et pratiques devant régir les relations internationales entre États. Ajoutons que le Mexique comme la France accordent une importance fondamentale à la nécessité de promouvoir le droit international. Tous deux réservent également un rôle crucial au renforcement des institutions multilatérales et partagent la conviction selon laquelle il est impératif de renouveler et de renforcer les organisations internationales afin de pouvoir relever les défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés (dans le domaine de l’environnement, des droits de l’homme et de la lutte contre le terrorisme notamment), comme l’ont démontré en particulier les rencontres qui ont eu lieu dans le cadre du dialogue élargi du G8 et les discussions au sein des Nations unies.

En outre, il convient aussi souligner que le Mexique comme la France défendent une vision du monde articulée autour des principes de tolérance, de diversité et de dialogue entre les cultures.

Au niveau bilatéral, le Mexique et la France disposent d’organes solides en vue de mettre en œuvre les différents objectifs de leur calendrier commun. Dans ce contexte, il convient de noter l’importance de la Commission binationale France-Mexique, dont la IIIe réunion s’est tenue le 21 et 22 octobre 2004 à Paris. À cette occasion, la volonté commune de donner un nouvel élan à la relation bilatérale a été réaffirmée, à travers la participation de représentants de différents secteurs qui interviennent et enrichissent quotidiennement les échanges entre les deux pays (législateurs, entrepreneurs, chercheurs et intellectuels en particulier).

L’adoption de la déclaration conjointe intitulée « France-Mexique : Fonder une alliance stratégique pour faire face aux défis communs » témoigne de cette détermination. Dans ce document, souscrit au terme de la IIIe réunion de la Commission binationale France-Mexique, les deux gouvernements s’engagent à renforcer la coopération franco-mexicaine au moyen de différentes mesures, aussi bien au niveau bilatéral que multilatéral, dans les domaines économique, culturel, éducatif, scientifique et technique.

Le cadre juridique qui régit les relations entre la France et le Mexique a été renforcé. Il couvre différents sujets, notamment la promotion économique et commerciale, la protection des investissements, les transports, la coopération éducative, la suppression des visas, le tourisme, la protection de l’environnement, la protection intellectuelle. Actuellement, cinq accords sont en cours de négociation et/ou de ratification. Une liste recensant les accords souscrits entre le Mexique et la France est consultable sur ce site http://www.sre.gob.mx/francia.

De même, il existe un Groupe d’amitié franco-mexicain au Sénat français, et récemment, le Sénateur Eloy Cantú a été nommé Président du Groupe d’amitié franco-mexicain du Sénat de la République mexicaine.

Les multiples rencontres, au cours de ces dernières années, entre des représentants des pouvoirs législatifs de la France et du Mexique ont pu témoigner de l’excellente qualité des liens qui unissent les deux pays.

La coopération bilatérale avec la France se traduit aujourd’hui par des réalisations importantes dans le domaine culturel, éducatif, scientifique et technique. Plusieurs institutions françaises très prestigieuses sont représentées dans notre pays, à l’instar de l’Institut français d’Amérique latine (IFAL), l’Alliance française, la Maison de la France, le Lycée franco-mexicain, pour citer quelques uns des principaux services coordonnés par l’Ambassade de France.

Du côté mexicain, il existe également une longue tradition d’échanges culturels avec la France. Actuellement, nous disposons d’un Institut culturel à Paris, ainsi que d’une Maison du Mexique située dans la Cité universitaire de la capitale française.

Il faut souligner également l’importance de la présence économique et commerciale de la France au Mexique. Il y a au Mexique près de 400 entreprises françaises : 300 filiales, succursales et bureaux de représentation et quelque 100 sites secondaires de production de ces entreprises. Selon les autorités françaises, les investissements français au Mexique s’élèvent en moyenne à 600 millions de dollars par an.

De janvier à novembre 2006, les échanges commerciaux entre le Mexique et la France ont représenté 2 943 000 000 dollars. La balance commerciale a enregistré un solde négatif pour le Mexique de 1 920 000 000 dollars. Les exportations ont représenté 511 600 000 dollars et les importations 2 431 800 000 dollars. Cette situation est à mettre en rapport avec le contexte général de nos rapports commerciaux avec l’Europe, lesquels sont largement déficitaires.

À cet égard, il est évident que le Mexique doit déployer davantage d’efforts afin de mettre à profit les avantages offerts par le Traité de libre-échange conclu avec l’Union européenne. En ce qui concerne la France, quand bien même notre relation économique et commerciale avec ce pays est très développée, il faut reconnaître que tout son potentiel n’est pas encore exploité.

C’est pourquoi l’Ambassade, en coordination avec les autorités mexicaines compétentes et le secteur privé, effectue un effort considérable de promotion en vue de multiplier les opportunités commerciales et économiques ainsi que d’attirer des investissements français au Mexique, en particulier dans des domaines qui contribuent au développement national, à la création d’emplois et à la lutte contre la pauvreté.

Le tourisme constitue un autre rayon d’action important. On a observé récemment une augmentation constante des touristes français dans notre pays, jusqu’à atteindre, l’an passé, le chiffre de 173 182 touristes français.


**PREMIERE RENCONTRE PRESIDENTIELLE

Le 5 juin dernier, le président mexicain Felipe Calderón s’est entretenu pour la première fois avec le président français, Nicolas Sarkozy, lors d’un dîner de travail au Palais de l’Élysée. Dès de cette première rencontre, les deux hommes ont décidé de relancer les relations bilatérales et d’accroître la coopération entre le Mexique et la France.

La réunion s’est déroulé dans une ambiance cordiale. Les deux présidents se sont accordés pour franchir une nouvelle étape dans les relations franco-mexicaines, qui reposera sur une communication politique régulière, un accroissement des échanges économiques et un élargissement des programmes de coopération dans plusieurs domaines d’intérêt commun.

À cette occasion, M. Sarkozy a également souligné que le Mexique était un partenaire stratégique de la France.

Plusieurs engagements ont été pris lors de cette rencontre. Ainsi, MM. Calderón et Sarkozy se sont mis d’accord sur la création d’un groupe composé de personnalités des deux pays issues du monde éducatif, économique et social. Il aura pour objectif de formuler des recommandations à court terme pour renforcer la relation bilatérale.

Par ailleurs, les deux présidents ont décidé de la formation d’un deuxième groupe constitué de hauts fonctionnaires de l’entourage proche des deux hommes d’État. Ils formuleront également des recommandations concrètes à court terme pour atteindre les objectifs fixés.

En outre, MM. Calderón et Sarkozy ont manifesté leur volonté de travailler conjointement au rapprochement de leurs positions sur des thèmes chers au deux pays et sur des enjeux mondiaux, comme pour le réchauffement climatique au sujet duquel les deux pays envisagent de lancer un projet commun.

Grâce à cette rencontre, les deux gouvernements pourront désormais accroître leur coopération bilatérale en matière de sécurité, et en particulier en matière de lutte contre la délinquance internationale organisée.

Enfin, Felipe Calderón a renouvelé son invitation à l’adresse de Nicolas Sarkozy, qui pourrait se rendre au Mexique dès le second semestre 2007 ou le premier semestre 2008...2009.


***Relations bilatérales – Antécédents historiques***

Les premiers rapports diplomatiques officieux entre la France et le Mexique remontent au 26 novembre 1826. Il a fallu attendre, en effet, 1830 pour que la France reconnaisse l’indépendance du Mexique, proclamée neuf ans auparavant. Les questions commerciales marquèrent le calendrier bilatéral à ses débuts (en 1827, un accord signé à Paris reconnaissait mutuellement aux deux parties le statut de « nation la plus favorisée »), mais également les plaintes formulées par des citoyens français, victimes de dommages pendant les guerres civiles mexicaines.

Ces plaintes, ainsi que les intérêts économiques de la France (le Congrès mexicain refusa ainsi de ratifier l’accord commercial), sont à l’origine du conflit qui opposa les deux nations : d’abord, en 1838, à l’occasion de la « Guerre des gâteaux », puis en 1862, lors de l’intervention française au Mexique.

Suite à la chute, puis au décès, le 19 juin 1867, de Maximilien de Habsbourg, les relations franco-mexicaines ont connu une interruption de treize ans. Ce n’est que le 27 novembre 1880 que les deux pays renouaient leurs rapports diplomatiques. Ainsi, en 1886, un traité d’amitié, de commerce et de navigation fut signé au Mexique, traité par lequel chacun des États signataires s’engageait à appliquer mutuellement la clause de la nation la plus favorisée. Entre 1880 et 1910, c’est-à-dire pendant la période qui correspond au régime de Porfirio Díaz au Mexique et à la Troisième République en France, les échanges se sont développés, surtout dans le domaine commercial, industriel et culturel.

À partir de 1910, première année de la révolution mexicaine, des conflits internes déchirent le Mexique, marquant durablement ses rapports avec le monde. De son côté, la France entre dans la première guerre mondiale en 1914. À la fin de la guerre, un Chargé d’affaires assure la représentation diplomatique dans chacun des deux pays. À cette époque, la négociation de la Convention des plaintes relatives aux dommages causés aux citoyens français par la révolution est au centre des relations bilatérales.

Du 4 au 9 octobre 1924, le général Plutarco Elías Calles se rendait en France, en qualité de président élu. Puis, en 1942, le président Ávila Camacho déclarait la guerre à l’Allemagne, ce qui entraîna la rupture des relations diplomatiques avec le gouvernement de Vichy. Le gouvernement mexicain accepta alors de nouer des contacts informels avec la « France libre » du général de Gaulle, qui envoya une délégation à Mexico. Au terme de la deuxième guerre mondiale, les relations diplomatiques se normalisèrent, si bien qu’à partir 1945, des ambassades représentaient chacun des deux pays.

L’ambassade du Mexique en France a ainsi pu contribuer à la négociation du nouvel Accord commercial franco-mexicain, signé à Mexico le 29 novembre 1951, par le ministre des Relations extérieures, M. Manuel Tello et l’ambassadeur de France, M. Gabriel Bonneau. D’autres accords furent conclus pendant cette période, parmi lesquels une Convention pour la protection des droits d’auteur (1950) et une Convention relative aux transports aériens réguliers (1952). Dans le domaine culturel, l’année 1952 est marquée par une importante exposition d’art mexicain à Paris.

Entre 1954 et 1982, les activités diplomatiques mexicaines à Paris ont connu un essor considérable. Ainsi, le Pemex, mais aussi le Conseil national de la science et de la technologie (CONACYT) ont ouvert un bureau à Paris, ville dans laquelle un office du tourisme et un centre culturel mexicains ont également vu le jour.

Sur le plan politique, les visites d’État des présidents Adolfo López Mateos et Charles de Gaulle, en 1963 et 1964 respectivement, ont ouvert la voie à une plus grande coopération. En 1965, un Accord de coopération scientifique et technique a été adopté. En 1973, le président Luis Echeverría obtint l’appui de la France, lors d’une visite dans ce pays, pour promouvoir la Charte des droits et des devoirs économiques des États, proposée par le Mexique à l’occasion de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCD III, avril 1972).

À la suite d’une visite au Mexique du président Valéry Giscard d’Estaing, le président José López Portillo s’est rendu à son tour en France en 1980. La nécessité d’équilibrer la balance commerciale déficitaire pour le Mexique a alors été retenue comme une des priorités. En 1981, un Traité de coopération économique a été adopté ainsi qu’un accord entre le Pemex et la compagnie française de pétrole (CFP), portant sur l’approvisionnement de cette ressource énergétique.

La déclaration franco-mexicaine du 28 août 1981 sur le Salvador a mis en évidence que les deux pays partageaient le même point de vue au sujet de la solution à apporter au conflit sévissant alors en Amérique centrale. En 1981, le président François Mitterrand effectua une visite d’État au Mexique, dans le cadre de sa participation au Sommet des chefs d’États et de gouvernements Nord-sud, qui s’est tenu à Cancún, en octobre de la même année.

Du 20 au 23 juin 1985, le président Miguel de la Madrid se déplaça en visite officielle en France. À cette occasion, 14 accords de coopération ont été adoptés et des projets d’investissements ont été lancés, pour un montant global de 217,6 millions de dollars.

Invité, en 1989, pour la commémoration du bicentenaire de la Révolution française, le président Carlos Salinas de Gortari s’est rendu en France. Il y retourna en 1992, lors d’une visite officielle au cours de laquelle il rencontra le président François Mitterrand et fit un discours au siège de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), peu de temps avant que le Mexique ne devienne membre de cette organisation. L’Accord-cadre de coopération, adopté le 18 février 1992, a permis, par ailleurs, aux gouvernements français et mexicain de renforcer leur collaboration et leurs liens d’amitié.

C’est dans cette dynamique que s’inscrivent la visite d’État du président Ernesto Zedillo en France en octobre 1997, d’une part, et celle du président Jacques Chirac au Mexique en novembre 1998, d’autre part, qui ont relancé le dialogue politique entre les deux pays. De nouvelles perspectives se sont ainsi dessinées en matière d’échanges commerciaux et d’investissement, ainsi que dans tous les domaines de la coopération bilatérale.

Dans ce contexte, il faut souligner les nombreuses rencontres entre les chefs d’État des deux pays, à l’occasion de différents forums internationaux et de visites bilatérales. Le Président Fox a ainsi effectué cinq visites en France depuis son élection en juillet 2000 : en octobre 2000, tout d’abord, en qualité de président élu ; en octobre 2001, lors d’une visite de travail à Toulouse, puis à Strasbourg au Conseil de l’Europe et au Parlement européen en mai 2002 ; en novembre 2002, pour une visite officielle ; et enfin, en juin 2003, pour participer à la Réunion du dialogue élargi du G8, à Evian. De son côté, le Président français Jacques Chirac s’est rendu à deux reprises au Mexique depuis 2002, à l’occasion des sommets de Monterrey (mars 2002) et de Guadalajara (mai 2004).

Du 17 au 19 novembre 2004, dans le cadre du forum économique franco-mexicain-québécois, Futurallia 2004, le Premier ministre, M. Jean-Pierre Raffarin, a effectué une visite de travail au Mexique, qui représentait le premier déplacement d’un chef de gouvernement français dans ce pays. La position commune adoptée par les deux pays sur divers problèmes internationaux (l’Irak, le Moyen Orient, Haïti et la réforme des Nations unies) a été réaffirmée, lors d’une rencontre avec le président Vicente Fox Quesada, qui s’est déroulée le 18 novembre. À cette occasion, les deux hauts responsables ont également abordé plusieurs thèmes relevant de l’ordre du jour économique, ainsi que de la coopération bilatérale. Dans le domaine culturel, ils ont signé une Déclaration conjointe sur la diversité culturelle. Enfin, ce même jour, lors d’une intervention à la tribune du Sénat de la République, M. Raffarin s’est étendu sur l’excellent état de la relation bilatérale.


***Panorama Actual de la relación bilateral :

Durante los últimos años, el alcance y contenido de la relación entre México y Francia han reflejado, sin duda, el interés y la disposición crecientes por profundizar los vínculos que históricamente han definido la interacción entre ambas naciones.

En el ámbito multilateral se ha evidenciado el alto grado de convergencia entre ambos países. Para tal efecto, basta señalar: la similitud de sus respectivas concepciones acerca de los principios y prácticas que deben regir las relaciones entre los Estados; la importancia otorgada a la necesidad de promover el derecho internacional; el papel fundamental otorgado al fortalecimiento de las instituciones multilaterales; así como la convicción compartida de que es imperativo renovar y reforzar los mecanismos internacionales para hacer frente a los retos globales (medio ambiente, derechos humanos y lucha contra el terrorismo entre otros), que se ha hecho patente en foros como las Naciones Unidas y los encuentros en el marco del Diálogo ampliado con el Grupo de los Ocho, entre otros.

A lo anterior, habría que sumar el hecho innegable de que México y Francia comparten una visión articulada en torno a los principios del respeto a la tolerancia, la promoción de la diversidad y la necesidad de propiciar el dialogo entre las culturas.

En un plano bilateral, México y Francia cuentan con mecanismos sólidos para dar seguimiento a los distintos capítulos de la agenda bilateral. En este contexto, destaca la Comisión Binacional México-Francia cuya III reunión se celebró los días 21 y 22 de octubre de 2004 en París. En dicha ocasión se evidenció la voluntad común por imprimir un nuevo impulso a la relación bilateral, a través de la incorporación en dicho mecanismo de representantes de los distintos sectores que en forma cotidiana intervienen y dan sustento a los intercambios entre ambos países (poder legislativo, empresarios, académicos e intelectuales, entre otros).

Lo anterior se puso de manifiesto en la adopción de la declaración conjunta “México-Francia: Construyendo una Alianza Estratégica para Enfrentar Retos Comunes”, suscrita al término de la III Reunión de la Comisión Binacional México-Francia, mediante la cual los gobiernos de ambos países decidieron fortalecer la cooperación franco-mexicana sobre la base de diversas acciones tanto en el ámbito bilateral como multilateral, así como en el económico, cultural, educativo, científico y técnico.

México y Francia han consolidado un importante marco jurídico diverso que cubre materias diversas desde promoción económica y comercial, protección de inversiones, transporte, cooperación educativa, supresión de visas, turismo, protección al medio ambiente, protección intelectual, entre otros. Actualmente, cinco acuerdos se encuentran en proceso de negociación y/o ratificación. Una lista completa de este marco jurídico, se ha incluido como anexo.

Asimismo, existe un Grupo de Amistad Francia-México en el Senado francés y, recientemente, el Senador Eloy Cantú fue designado Presidente del Grupo de Amistad con Francia del H. Senado de la República Mexicana.

El excelente estado de estas relaciones se ha visto reflejado en los múltiples encuentros celebrados durante los últimos años entre representantes de los poderes legislativos de ambos países.

La cooperación bilateral con Francia abarca hoy en día importantes realizaciones en los capítulos culturales, educativo y científico técnico. Varias instituciones francesas de gran prestigio están presentes en nuestro país, como es el caso del Instituto Francés de América Latina (IFAL), la Alianza Francesa, la Casa de Francia, el Liceo Franco Mexicano, por mencionar algunos de los principales servicios coordinados por la Embajada de Francia.

Por parte de México, existe también una larga tradición de intercambios culturales con Francia y actualmente mantenemos un Instituto Cultural en Paris, así como la Casa de México en la ciudad universitaria de la capital francesa.

La presencia económica y comercial de Francia en México es también muy importante. Existen en México cerca de 400 empresas francesas: 300 filiales, sucursales y oficinas de representación, y unos 100 establecimientos secundarios productivos de estas empresas. Según las autoridades de ese país europeo, se estima que las inversiones en nuestro país alcanzan en promedio 600 millones de dólares anuales.

En el periodo enero-noviembre de 2006, el intercambio entre México y Francia sumó 2,943 mdd. La balanza comercial registró un saldo deficitario para México de 1,920 mdd. Las exportaciones sumaron 511.6 mdd, mientras que las importaciones alcanzaron 2,431.8 mdd. Esta situación está relacionada con el contexto general de nuestro comercio con Europa que, igualmente, refleja un déficit considerable para nuestro país.

En este orden de ideas, no puede obviarse que México debe realizar un mayor esfuerzo para aprovechar mejor las ventajas de nuestro Tratado de Libre Comercio con la Unión Europea. En el caso de Francia, y aún cuando nuestra relación económica y comercial con Francia es muy importante, hay que reconocer que se encuentra por debajo de su potencial.

En consecuencia, la Embajada trabaja activamente en coordinación con las autoridades mexicanas competentes y con el sector privado para realizar un gran esfuerzo de promoción que permita multiplicar las oportunidades de negocios y comercio, así como atraer más inversiones francesas a México, sobre todo en áreas que coadyuven al desarrollo nacional, la creación de empleos y la lucha contra la pobreza.

Otra esfera de acción importante está representada por el turismo. En años recientes se ha observado un constante incremento de visitantes franceses a nuestro país, hasta llegar el año pasado a la cifra de 173,182 turistas franceses.


** PRIMER ENCUENTRO PRESIDENCIAL

El pasado 5 de junio, el Presidente de México, Felipe Calderón sostuvo un primer encuentro con el Presidente de Francia, Nicolás Sarkozy, en el marco de una cena de trabajo ofrecida por el mandatario galo en el Palacio del Eliseo, en la que ambos mandatarios acordaron brindar un nuevo impulso a la relación bilateral e incrementar la cooperación entre los dos países.

La reunión se llevó a cabo en un ambiente de cordialidad, en la que ambos mandatarios manifestaron su decisión de inaugurar una nueva etapa en la relación entre ambos países, basada en una comunicación política frecuente, el incremento en los intercambios económicos y la ampliación de los programas de cooperación en diversas áreas de interés común.

En la reunión, el Presidente Sarkozy expresó su convicción de que México constituye un socio estratégico para Francia.

Entre los compromisos adoptados por ambos mandatarios en esa ocasión, se acordó constituir un grupo binacional de personalidades notables, representativas de los sectores económico, académico y social de cada país, que formulará recomendaciones en el corto plazo para el fortalecimiento de la relación bilateral.

Además, se acordó la formación de un grupo de altos funcionarios con cercanía y plena confianza de cada mandatario, que presentará también sus recomendaciones concretas en el corto plazo para alcanzar estos objetivos.

Por otro lado, los dos presidentes manifestaron su disposición de trabajar conjuntamente a efecto de acercar posiciones en temas en los que las posiciones de ambos países sean afines y de importancia global, como el relativo al cambio climático y poder explorar así las posibilidades del lanzamiento de una iniciativa conjunta en esta materia.

Como resultado de este encuentro, los dos gobiernos emprenderán acciones de cooperación bilateral en materia de seguridad, y en particular en relación con el combate a la delincuencia transnacional organizada.

Por último, el Presidente Felipe Calderón reiteró la invitación hecha al Presidente Nicolás Sarkozy para que realice una visita a México, misma que podría llevarse a cabo en el transcurso del segundo semestre de 2007 o el primer semestre de 2008...2009.


***Relaciones Bilaterales – Antecedentes Históricos***

México y Francia establecieron relaciones diplomáticas con carácter oficioso el 26 de noviembre de 1826. No fue sino hasta 1830, sin embargo, que Francia reconoció la Independencia de México, nueve años después de su consumación. Los primeros asuntos de la agenda bilateral fueron el comercio -en 1827 se firmó en París un acuerdo mediante el cual ambas partes se concedían el tratamiento de nación más favorecida- y las reclamaciones de ciudadanos franceses por daños sufridos durante las guerras internas de México.

Fueron precisamente las reclamaciones, así como los intereses económicos de Francia -el Congreso Mexicano se negó a ratificar el acuerdo comercial-, los que llevaron a un conflicto entre ambos países: primero, en 1838, con la denominada guerra “de los pasteles" y después, en 1862, con la Intervención Francesa en México.

Tras el derrocamiento del Archiduque Maximiliano de Habsburgo y su muerte ocurrida el 19 de junio de 1867, las relaciones franco-mexicanas quedaron suspendidas durante trece años. Los dos países restablecieron relaciones diplomáticas el 27 de noviembre de 1880. En 1886 se firmó en México un Tratado de Amistad, Comercio y Navegación. Cada uno de los Gobiernos firmantes concedía al otro la cláusula de nación más favorecida. Durante las últimas dos décadas del siglo XIX y la primera del siglo XX, período que corresponde en México al régimen de Porfirio Díaz y en Francia a la Tercera República, los intercambios entre ambos países se intensificaron, sobre todo en los ámbitos comercial, industrial y cultural.

Durante la Revolución Mexicana, a partir de 1910, México experimentó un periodo de conflictos internos que repercutió en sus relaciones con el exterior. Por su parte, Francia enfrentó a partir de 1914 la Primera Guerra mundial. Al concluir esta etapa, la representación diplomática entre ambos países se estableció a nivel de Encargado de Negocios. La negociación de la Convención de Reclamaciones, sobre daños causados a ciudadanos franceses por la Revolución, fue tema central de la agenda durante esos años.

El General Plutarco Elías Calles, en calidad de presidente electo, realizó una vista a Francia del 4 al 9 de octubre de 1924. Posteriormente, al declarar el Presidente Ávila Camacho el estado de guerra con Alemania en 1942, México rompió relaciones con el Gobierno de Vichy. En aquel entonces, el Gobierno mexicano accedió a iniciar contactos informales con la "Francia Libre" del General de Gaulle, a través de su delegación en la Ciudad de México. Al término de la Segunda Guerra Mundial, las relaciones diplomáticas entre ambos países se normalizaron y en 1945 las Legaciones de los dos países se elevaron a la categoría de Embajadas.

La Embajada de México en Francia coadyuvó a la negociación del nuevo Acuerdo Comercial franco-mexicano, que fue firmado en la ciudad de México el 29 de noviembre de 1951 por el Secretario de Relaciones Exteriores Manuel Tello y el Embajador de Francia Gabriel Bonneau. Otros acuerdos fueron celebrados en aquella época, entre ellos una convención para la protección de los derechos de autor (1950) y un Convenio sobre Transportes Aéreos Regulares (1952). En el aspecto cultural, el año 1952 fue memorable por una importante exposición de arte mexicano en la ciudad de París.

El periodo de 1954 a 1982 constituye tres décadas de expansión de las actividades de la representación diplomática de México en París. Además de las labores de la Embajada, se abrieron en París oficinas de Pemex, Turismo, el Consejo Nacional de Ciencia y Tecnología (CONACYT) y un Centro Cultural.

A nivel político, las visitas de Estado de los Presidentes Adolfo López Mateos y Charles de Gaulle en 1963 y 1964, respectivamente, abrieron espacios para una mayor cooperación. En 1965, se suscribió un Acuerdo de Cooperación Científica y Técnica. En 1973, el Presidente Luis Echeverría visitó Francia; en esa ocasión se obtuvo el apoyo de ese país a la Carta de los Derechos y Deberes Económicos de los Estados, que México había propuesto en la Conferencia de las Naciones Unidas para el Comercio y el Desarrollo (UNCTAD III) en abril de 1972.

Con objeto de corresponder a la visita de Estado a México del Presidente Valéry Giscard d'Estaing, el Presidente José López Portillo efectuó una visita de Estado a la República Francesa en 1980, durante la cual se puso énfasis en la necesidad de equilibrar la balanza comercial deficitaria para nuestro país. En 1981 se suscribió un Acuerdo de Cooperación Económica y un convenio de suministro de petróleo entre PEMEX y la Compañía Francesa de Petróleo (CFP).

La declaración franco-mexicana sobre El Salvador, del 28 de agosto de 1981, puso de manifiesto las posiciones coincidentes de ambos países sobre la solución de la situación prevaleciente entonces en Centroamérica. En 1981, el Presidente François Mitterrand efectuó una visita de Estado a México en el marco de su asistencia a la Cumbre de Jefes de Estado y de Gobierno Norte-Sur, celebrada en Cancún, en octubre de ese año.

El Presidente Miguel de la Madrid realizó una visita de Estado a Francia del 20 al 23 de junio de 1985. Como resultado de ésta, se suscribieron 14 acuerdos de cooperación en distintos ámbitos y se comprometieron inversiones por un monto global de 217,6 millones de dólares.

El Presidente Carlos Salinas de Gortari viajó a Francia invitado a la conmemoración del Bicentenario de la Revolución Francesa en 1989 y, en 1992, efectuó una visita Oficial en la que sostuvo un encuentro con el Presidente François Mitterrand. En esa ocasión, los gobiernos de México y Francia decidieron reforzar sus lazos de colaboración y amistad mediante la suscripción de un Acuerdo Marco de Cooperación el 18 de febrero de 1992.

En ese sentido, las visitas de Estado a Francia del Presidente Ernesto Zedillo en octubre de 1997 y del Presidente Jacques Chirac a México en noviembre de 1998, impulsaron el diálogo político y se tradujeron en nuevas oportunidades en materia de comercio, inversión, así como en los distintos ámbitos de la cooperación bilateral.

En años recientes destacan los múltiples encuentros entre los Jefes de Estado de ambos países en ocasión de distintos foros internacionales y visitas bilaterales. Así, mientras que el Presidente Fox realizó cinco visitas a Francia desde su elección en julio de 2000 (como presidente electo en octubre de 2000; visita de trabajo a la ciudad de Toulouse, en octubre de 2001; visita a Estrasburgo al Consejo de Europa y al Parlamento Europeo, en mayo de 2002; visita oficial en noviembre de 2002; y con motivo de la Reunión de Diálogo Ampliado del G8, en junio de 2003, en Evian) el mandatario francés, Jacques Chirac, se desplazó en dos ocasiones a México desde 2002, en ocasión de las Cumbres de Monterrey (marzo de 2002) y de Guadalajara (mayo de 2004).

En el marco de la celebración del foro económico Francia-México-Québec Futurallia 2004, el primer ministro Jean Pierre Raffarin realizó una visita de trabajo del 17 al 19 de noviembre de 2004, misma que representó el primer desplazamiento de un Jefe de gobierno francés a México. Durante el encuentro que sostuvo con el Presidente Vicente Fox Quesada (18 de noviembre 2004), ambos enfatizaron la convergencia de posiciones entre México y Francia en distintos asuntos de la agenda internacional (Iraq, Medio Oriente, Haití, reforma integral de la ONU), y abordaron temas de la agenda económica y de cooperación bilaterales. En materia cultural, ambos gobiernos suscribieron una Declaración Conjunta sobre Diversidad Cultural. Asimismo, durante su intervención ante el pleno del Senado de la República, Raffarin pasó revista al excelente estado que guarda la relación bilateral.

Ambassade du Mexique en France
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Wednesday, February 25, 2009

***NOUVEAU-GROUPE FACEBOOK *«JE VOTERAI MICHEL BARNIER AUX EUROPEENNES! »***


***GROUPE FACEBOOK *«JE VOTERAI MICHEL BARNIER AUX EUROPEENNES! »***

Ce groupe vise à rassembler toutes celles et tous ceux qui soutiennent la candidature de Michel BARNIER lors des élections européennes de 2009!

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***GROUPE FACEBOOK ***UNION EUROPEENNE* EUROPEAN UNION* UNION EUROPEA...***

Forum d'échange pour les européens engagés!

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***Roger Karoutchi dit tout ... et plus encore : Un succès en librairie!***




***Certains le voient en grognard de Sarkozy, d’autres en Zorro du Parlement chargé de tenir un planning de textes de lois comme on n’en a jamais vu depuis le début de la Ve République. Lui, Roger Karoutchi, se perçoit plutôt en homme de vérités.

Parce que toutes sont bonnes à dire, le secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargé des relations avec le Parlement a décidé, à 57 ans, de franchir le pas et de se confier. Sans masque ni faux semblant. Pourrait-il en être autrement chez ce bourreau de travail apprécié pour sa franchise et son sens de l’honneur, chez ce bretteur redoutable qui a déjà connu quatre vies ?

Historien par vocation, il a en effet été, en 1973, le plus jeune agrégé d’Histoire et a enseigné cette discipline pendant seize ans. Militant passionné, il adhère au mouvement gaulliste dès l’âge de 16 ans, colle des affiches pour l’UDR – parfois à ses risques et périls –, participe à la création du RPR où il occupera des fonctions éminentes avant d’être l’un des principaux responsables de l’UMP. Proche du courant républicain et social, de Philippe Séguin, il suit ce mentor fougueux et ombrageux dans la bataille du perchoir comme dans l’aventure rocambolesque de la Mairie de Paris. Président du Groupe UMP au Conseil Régional d’Île-de-France, passionné par les défis de sa région qu’il sillonne sans relâche, il sera également député européen puis sénateur.

Ami depuis 1975 de Nicolas Sarkozy, celui qui fut l’un des artisans de la campagne présidentielle de 2007 raconte dans le détail leurs combats, leurs engagements, les aléas de la vie politique comme les bonheurs de la conquête.

Un parcours exemplaire de la méritocratie à la française puisque cet enfant de Casablanca avait été obligé de quitter le Maroc presque cinquante ans plus tôt.

Dans ce témoignage unique, où Roger Karoutchi révèle une part d’intimité que jamais un ministre n’avait eu le courage d’évoquer, c’est donc un parcours semé de joies et d’embûches, mis au service de ses idées, qu’il dévoile à l’encre de la vérité.

***Roger Karoutchi roule pour le Val-d’Europe...***


***Roger Karoutchi avait annoncé une visite de terrain au Val-d’Europe. Le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement venait en tant que président du groupe majorité présidentielle au conseil régional d’Ile-de-France.

A peine arrivé au parc international Goodman, il a enfourché un vélo (notre photo) dans une salle de sport qui faisait partie de la visite. Mais le candidat aux élections régionales voulait surtout proposer la création d’un fonds d’aide à la création de crèches d’entreprises. Le chantier de la future crèche interentreprises du pôle de vie du parc, visité un peu plus tard, constitue selon lui un modèle.

Dans ce lieu international, le personnel parlera même aux enfants dans leur langue maternelle ! Autre voeu de Roger Karoutchi : rééquilibrer enfin l’Est parisien en créant au Val-d’Europe un pôle complémentaire à celui de La Défense et rapprocher le travail des logements.

Le Parisien de Seine et Marne
25/02/2009

*Valérie Pécresse répond aux questions de Nicolas Demorand, de Sophie Bécherel et des auditeurs dans le 7/10 de France Inter...*

***Valérie Pécresse répond aux questions de Nicolas Demorand, de Sophie Bécherel et des auditeurs dans le 7/10 de France Inter à 8h40. Le 24 février 2009.


***Deux universitaires ont décidé de mettre en pratique l’idée de Nicolas Sarkozy et de François Fillon d’évaluer le travail des ministres. Voici leur rapport, envoyé à Matignon, sur l’exercice oral de la ministre :

EVALUATION DE LA PERFORMANCE DE MME PECRESSE MARDI 24 FEVRIER SUR FRANCE INTER (8h20 : L’INVITE D’INTER + INTERACTIV’)

Par Eric DUFOUR et Christophe MILESCHI

Le premier ministre F. Fillon avait, sous l’impulsion du Président Sarkozy, évoqué l’idée d’une évaluation des ministres. Que cette idée soit restée lettre morte n’est guère étonnant. Nous tenons toutefois à la mettre en application. Etant donné que notre ministre se plaint de ce que nous ne serions pas évalués, alors que ce n’est pas le cas et que nous, enseignants, ne refusons nullement une évaluation à laquelle nous sommes de fait soumis (toute la question étant de savoir qui évalue et comment), nous nous proposons d’évaluer systématiquement les interventions de notre ministre, Mme Pécresse. Cette évaluation permet d’exercer un contre-pouvoir et de mettre en évidence la manière dont Mme Pécresse exerce son ministère.

On savait que Mme Pécresse se faisait rare depuis le chaleureux accueil qu’elle a reçu à Strasbourg le 5 février 2009. Elle a décommandé tous les débats publics qui devaient l’opposer à Roger Karoutchi pour les primaires en Ile-de-France, et a même préféré ne pas se rendre à la Cité des sciences lundi 23 février 2009 au matin, alors que sa présence était prévue et attendue au colloque sur les ANR blancs, sans doute par crainte des « preuves d’amour » que nous, personnels et étudiants de l’Université, pourrions lui témoigner…
C’est dire si la performance de Mme Pécresse ce matin, où elle s’est produite afin de se faire entendre mais sans toutefois être confrontée à un vrai public, était décisive.

On aurait pu attendre – on attendait de la part de Mme Pécresse un peu de clarté sur la situation. Face à une mobilisation sans aucun précédent dans l’histoire de l’Université française, qui dure depuis un mois et réunit autour d’un même but et au-delà des clivages politiques traditionnels (l’opposition droite-gauche) tous ceux qui travaillent à l’université (biatos, étudiants, enseignants), on attendait des réponses.

I. La question du décret sur le statut des enseignants chercheurs.

On attendait d’autant plus des réponses claires que le journaliste qui interviewe Mme Pécresse, NicolasManifestation_paris_19_fevrier_refo Demorand, essaie de poser des questions précises qui appellent des réponses qui le sont tout autant. Tel Socrate essayant de faire parler son interlocuteur, il aura toutefois de la peine à obtenir des réponses aux questions qu’il pose, et l’accouchement, pour Mme Pécresse, va être difficile et mettre au monde des « monstres morts nés » (comme on dit chez Platon).
Aux questions répétées et insistantes de N. Demorand sur le décret, Mme Pécresse finit par dire, mais avec quelle difficulté (et elle n’ira pas plus loin) que le décret sera soumis au Conseil d’Etat lorsque la médiatrice aura fini son travail de réécriture. Elle insiste sur le fait que le débat sur l’autonomie est derrière nous, puisque déjà 20 universités jouissent de cette autonomie, laquelle est d’ailleurs ce vers quoi va l’université sur le plan mondial. C’est important car cette autonomie est ce qui donne aux universités la liberté, l’initiative, la responsabilité (sic).

Bref, l’autonomie, c’est fait et on ne peut pas revenir en arrière : « allez leur dire [aux 20 universités déjà autonomes] que vous leur retirez leur nouvelle liberté ! » (c’est nous qui soulignons). Comme d’habitude, Mme Pécresse assimile la loi sur l’autonomie des universités (dite LRU), donc l’autonomie au sens politique et économique du terme, avec la liberté au sens spirituel et métaphysique du terme (responsabilité, initiative, possibilité du choix). Or, c’est ce parti pris idéologique qui se trouve contesté par les membres de la communauté universitaire, qui pensent que le projet de décret, à titre d’application de la loi d’autonomie, au contraire, restreint les possibles de l’enseignant chercheur, donc une liberté qui fut jusqu’ici garantie par son statut de fonctionnaire c’est-à-dire par une gestion nationale des enseignants, pour le subordonner à un Président d’Université promu manager d’un établissement assimilé à une entreprise et où il est fort à craindre que la recherche désintéressée disparaisse sur l’hôtel de l’efficacité et de la rentabilité.

Bref, le décret qui sera présenté devant le Conseil d’Etat, s’il n’est certes pas le projet de décret actuel qui a suscité la protestation des enseignants, sera toutefois une réécriture du premier projet à l’aune des trois grands principes énoncés par le Président de la République : l’autonomie des universités, l’évaluation des enseignants chercheurs, mais aussi plus de souplesse, de transparence et d’équité (sic). Ce qu’on ne sait toujours pas, du coup, c’est si ce nouveau texte est pensé comme radicalement différent du premier : Mme Pécresse a absolument refusé de répondre à la question de M. Demorand qui lui demande à la fin de l’émission : « alors, on efface le texte du décret et on repart à zéro ? » Lorsque Mme Pécresse répète : « on repart [elle refuse d’ajouter : à zéro, ou : à partir d’une page blanche] à partir des principes fondateurs : évaluation, autonomie, souplesse, transparence », répétant littéralement ce qu’elle avait dit 50 minutes auparavant, on peut craindre, puisqu’on ne sait proprement rien, que la réécriture du décret n’apporte que des modifications cosmétiques au texte existant.

Il y a bien l’indice d’un changement (du moins à notre sens) dans le discours de Mme Pécresse. Lorsqu’elle souligne que la situation actuelle est intenable, et qu’il faut donc réformer le statut des enseignants chercheurs (ce que personne ne conteste, toute la question étant de savoir comment), Mme Pécresse s’indigne du fait qu’« il y a 50% de promotion locale dans les universités ; où est la transparence, où est l’évaluation de cette décision ? » Une telle remarque est incompréhensible dans la bouche de Mme Pécresse : faut-il rappeler que le projet de décret que nous refusons proposait, dans sa première version, que toutes les promotions soient locales et qu’elles soient distribuées par le conseil d’administration ?

Faut il rappeler que, dans ce texte (et c’est ce qui a suscité l’indignation des enseignants), le rôle du C.N.U., la seule instance nationale qui puisse proprement évaluer l’activité de recherche d’une enseignant, n’était plus que consultatif ? A notre connaissance, toutes les modifications qui ont pour l’instant été apportées en reste à ce rôle consultatif du Conseil National des Universités (C.N.U.).
Sur tous ces points, nous renvoyons à l’analyse par M. Beaud du texte du décret (sur le site de Sauvons l’Université).

Bref, que veut donc dire Mme Pécresse qui semble ici souscrire à une thèse qu’elle refusait auparavant ? On sait bien que le projet du député U.M.P. Fasquelle, qui s’est opposé frontalement au projet de décret Pécresse et a proposé un contre-texte (ou un contre-projet), qu’on trouve également sur le net, propose que l’évaluation des chercheurs (contre le projet Pécresse) soit en partie nationale c’est-à-dire 2 l’oeuvre du C.N.U. S’agirait-il d’un ralliement par Pécresse aux propositions de Fasquelle ? La seule chose qu’on peut constater, c’est que le projet de décret sur le statut des enseignants chercheurs gagne de plus en plus en indétermination, et que Mme Pécresse semble ne plus savoir ce qu’il faut mettre derrière des mots qu’elle assène comme des slogans : « utonomie », «évaluation !», «transparence».

Dire le mot tient lieu d’idée et de développement…

La seule chose que sait dire Mme Pécresse, ce sont des généralités plates qui constituent comme une petite ritournelle qu’elle connaît par coeur. Lorsque M. Demorand, qui y va bille en tête, lui demande pourquoi les chercheurs sont dans la rue puisqu’elle veut seulement leur donner la liberté, elle répond que toute réforme suscite des inquiétudes chez ceux dont on veut réformer le statut, se faisant passer pour une progressiste face à des affreux réactionnaires. Nous le répétons : nous voulons, nous souhaitons des réformes, mais des réformes pensées et concertées, non pas des projets informes qu’on nous impose en vertu du libéralisme et de la destruction des services publics au nom d’une prétendue mondialisation.

II. Le CNRS

Mme Pécresse en appelle tout le temps au dialogue : « La seule issue, c’est le dialogue », dit-elle à M. Demorand qui lui demande si elle compte imposer ses réformes contre le personnel. Qu’est-ce que le dialogue pour Mme Pécresse ?
Déjà son interview par Jean-Pierre Elkabbach le 3 février 2009 était remarquable à cet égard. Celle de Nicolas Demorand confirme que Mme Pécresse a une curieuse conception du dialogue. Lorsque l’auditrice Mireille, de Dordogne, demande si le but visé est de «démanteler le C.N.R.S», Mme Pécresse annonce : "Je crois que c’est une très bonne question qui me permet de faire une réponse très claire ».

Mais la clarté attendue n’advient qu’à moitié : « Nous n’avons pas pour objectif de démanteler le C.N.R.S » (donc Mme Pécresse répond à la question : on a vu et on verra à nouveau que ce n’est pas souvent le cas), « il y a eu un plan stratégique du C.N.R.S. qui a été adopté en juin dernier » (c’est précisément ce que Mireille, de Dordogne, appelle le démantèlement du C.N.R.S.) ; « ce plan stratégique va être appliqué, c’est la volonté du gouvernement » (bref, on va démanteler le C.N.R.S.). Plus tard, Mme Pécresse dira : « j’ai écrit à tous les chercheurs du C.N.R.S. pour leur dire que le plan stratégique serait appliqué ».

Ce qui est remarquable, ce n’est pas tant que Mme Pécresse ne cherche même pas à montrer que cette « stratégie » de réorganisation n’est pas un démantèlement, ce qui est pourtant ce que demandait Mireille. C’est sa manière d’insister, exactement comme M. Darcos le 12 février 2009 sur R.M.C. (« Je suis recruteur. Je définis les concours dont j’ai besoin (…). Après, chacun nous suit, ou pas »), sur le fait que ce sera comme ça et pas autrement.

Bref, le dialogue, selon Mme Pécresse, c’est l’art de la pédagogie, comme elle l’a encore répété ce matin : c’est-à-dire l’explication à des demeurés sourds et aveugles (voir l’interview par Jean-Pierre Elkabbach) de quelque chose qu’ils ne peuvent contester que parce qu’ils n’ont pas compris que c’est bien pour eux. La réforme des concours ? « c’est une bonne réforme, et tout le monde le dit », affirme-t-elle sur un ton péremptoire : Nicolas Demorand remarque toutefois : « sauf ceux qui sont dans la rue… » Mais ceux-là, ils ne savent pas ce qu’ils font ! De même, elle affirme également que « tout le monde est pour l’autonomie » !

Bref, Mme Pécresse veut bien dialoguer, mais avec quelqu’un qui soit bienveillant c’est-àdire prêt au dialogue. Donc, qui sont les interlocuteurs « prêts au dialogue » selon Mme Pécresse ? Tout simplement ceux qui soutiennent la légitimité des réformes qu’elle propose. La curieuse conception du dialogue de Mme Pécresse apparaît également quand on lui pose les questions qui fâchent. Nicolas Demorand lui demande si le discours de M. Sarkozy sur les chercheurs qui ne cherchent pas et sont simplement dans leurs laboratoires « parce que c’est chauffé et qu’il y a de la lumière » n’a pas été une erreur.

La question est claire, la réponse ne le sera pas : « je crois qu’on a fait dire à ce discours ce qu’il ne disait pas ». Nicolas Demorand souligne que le discours de M. Sarkozy est sur le net (Mme Pécresse, on reviendra sur ce point, ignore que les faits sont têtus).
Nicolas Demorand répète sa question, littéralement. Et Mme Pécresse se met à parler d’autre chose : « dire que le Président de la République ne met pas au coeur du projet national l’enseignement supérieur et la recherche, c’est une accusation totalement injuste. Quel est le Président de la République qui a donné 5 milliards d’euros pour faire des campus ? »

Nicolas Demorand pose pour la troisième fois sa question. Mme Pécresse de dire alors qu’il faut examiner les actes et non pas les paroles et que, en outre, « dans le discours du Président de la République, il y avait aussi un mea culpa vis-à-vis de la réforme du système », formule qui n’a aucun sens, et qui en a d’autant moins que le Président n’a fait aucun mea culpa d’aucun ordre que ce soit, ce qu’il faut donc camoufler dans un discours incompréhensible et donc inattaquable ! Mme Pécresse ajoute donc : « il y avait un mea culpa du Président sur le système que nous avons laissé perdurer, où ils [les chercheurs] n’avaient pas la liberté de prendre des initiatives, avec un système trop complexe, trop morcelé ». Avec Mme Pécresse, le dialogue n’est possible qu’à la condition de ne pas vouloir être entendu et de ne pas espérer de réponse.

III. La question des budgets .

Mme Pécresse a beau nier lorsqu’un auditeur aborde cette question et affirme que les budgets sont en baisse, elle a beau faire …, reste que les faits sont têtus. Les budgets sont bien en baisse, malgré ce que prétend Mme la ministre qui, ou bien ne connaît pas du tout son dossier, ou bien est de mauvaise foi. S’exclamer trois fois ( !) comme elle le fait dès qu’un auditeur aborde cette question « si j’avais su j’aurais amené mes tableaux de chiffres » relève en tout cas d’une suffisance et d’une négligence que la politique de son patron nous a certes rendues familières, mais dont on ne saurait admettre la pertinence et la légitimité. Sur le site SLU (Sauvons l’Université), on trouve des copies de lettres de divers Présidents d’Université qui se plaignent de la baisse des budgets : la déclaration de l’équipe de direction de l’Université de Caen (12 décembre 2008), la lettre de D. Filâtre, Président de Toulouse le Mirail, à P. Hetzel, directeur général de l’Enseignement supérieur (16 décembre 2008), le communiqué des présidents d’université « en proximité » sur l’allocation de moyens 2009 (12 décembre 2008), etc.

Citons pour montrer que nous, « nous venons avec nos chiffres et nos tableaux », le courrier de la Présidence de Paris 8 (mardi 9 décembre) :
« Chers collègues La direction de l’université Paris 8 a reçu lundi 8 décembre à 20h la notification par le ministère de la dotation 2009 pour l’université.
La globalisation des crédits a conduit à inclure dans le budget des universités des dépenses jusqu’alors directement prises en charge par le ministère. Il est dès lors extrêmement difficile de comparer la dotation 2009 à la dotation 2008.
Pour autant, les premiers calculs montrent que cette dotation ne correspond nullement aux engagements du ministère. Ainsi est-il écrit que Paris 8 bénéficiera de "moyens supplémentaires de 1 310 000 euros, ce qui représentera une première augmentation de 8,3%" par rapport à 2008. Or il est immédiatement précisé que ces moyens incluent entre autres : les crédits du plan réussir en licence (lesquels s’élèveront, selon le même document, à 1 578 000 euros) ; 4 les crédits pour les primes d’encadrement doctoral et de recherche (actuellement 423 701 euros pris en charge par le ministère) ; les crédits correspondant à l’augmentation de l’enveloppe indemnitaire "destinée à promouvoir l’attractivité des carrières". Il n’est pas besoin d’être expert comptable pour constater que l’augmentation de 1.310.000 euros doit servir à financer des dépenses... qui seront supérieures à 2 000 000 euros ! A cela s’ajoute la suppression imposée de douze emplois de fonctionnaires dont six en 2009, et l’imputation des allocations de recherche sur le budget de l’université (plus de 2 000 000 euros également).
Au final, il semble que le budget de l’établissement, présenté comme étant en hausse, subira en fait une diminution conséquente. Nous sommes extrêmement surpris de constater que l’université de Paris 8 est répertoriée parmi les universités sur dotées, alors même que tous les indicateurs témoignent du contraire. Nous sommes également surpris de constater l’application par le ministère de critères de performance qui conduisent à une pareille diminution budgétaire, alors même que l’évaluation de l’établissement est encore en cours et que nos équipes de recherche et notre offre de formation ont bénéficié de bonnes, voire très bonnes, évaluations. En raison de l’insuffisance de nos moyens actuels et compte tenu des charges nouvelles qui grèveront notre budget, se pose naturellement la question de l’accomplissement de nos missions de service public, notamment dans la perspective de la mise en place de la nouvelle offre de formation. Face à cette situation d’une gravité extrême, nous convoquons en urgence jeudi 11 décembre à 14h 00 l’assemblée des trois conseils. La direction de l’université »

Nous soulignons les points suivants :
1) Les universités se plaignent systématiquement du nouveau calcul du budget qui, comme le disait ceManif_19_fevrier_paris matin l’auditeur Hervé, d’Orléans, à propos du budget de l’Université dans laquelle il travaille, peut faire croire que le budget est en hausse. Ce n’est toutefois pas le cas, contrairement à ce qu’affirmait Mme Pécresse – la version audiovisuelle, sur le site de France Inter, est beaucoup plus drôle : on y voir la mine et les gestes d’indignation qui accompagnent la première occurrence de « j’aurais dû venir avec mon tableau synoptique des budgets de chaque université ».

2) Les universités soulignent que, comme le remarquait à nouveau Hervé, d’Orléans, face à Mme Pécresse, le plan « Réussite Licence », qui, cette année universitaire 2008-2009, a été mis en place en étant directement financé par le ministère, sera à partir de l’année universitaire prochaine (2009-2010) financé par les universités et doit donc être comptabilisé dans le budget ! Il faut ici nous arrêter sur le moment où Hervé, d’Orléans, développe cette idée, pour mettre en lumière la manière proprement scandaleuse dont Mme Pécresse, pourtant reine autoproclamée du dialogue (« ma porte est toujours ouverte »), tourne, tord et déforme ce que dit Hervé.

Lorsque celui-ci souligne que, cette année, le plan licence n’est pas payé par le budget de l’Université, ce qui en revanche sera le cas l’an prochain, et que si on retire le plan licence et l’entretien des bâtiments il ne reste plus grand-chose du budget, Mme Pécresse rétorque : « vous dites que si on enlève le plan licence et la mise en sécurité des bâtiments, il n’y a plus d’augmentation [du budget] ; mais attendez, le plan licence, c’est un plan qui est là pour permettre à tous les étudiants de réussir leur études ». Mais Hervé ne dit pas ça, il n’a pas dit le contraire, mais simplement il parle d’autre chose – une autre chose que Mme Pécresse, manifestement, ne veut pas entendre, lui prêtant avec une mauvaise foi manifeste une idée qu’il n’a jamais exprimée ! Hervé dit simplement que, cette année, le plan licence n’était pas payé par le budget de l’université, il ne veut pas nuire aux étudiants et supprimer le plan licence !

3) Les universités soulignent les suppressions d’emplois – suppressions d’emplois qui, contrairement encore à ce qu’affirmait ce matin Mme Pécresse (« on ne supprime aucun poste d’enseignant chercheur »), touchent les enseignants chercheurs : « C’est plus de 200 suppressions d’emplois (enseignants-chercheurs, enseignants, personnels biatoss) qui sont affichées sur l’ensemble des universités, avec, dans certains cas, une amplification des sousdotations constatées ces dernières années (par exemple, l’université Paul Valéry de Montpellier perd 6 emplois, alors qu’elle était classée 70ème sur 84 dans les dotations globales en postes les plus favorables). Ces diminutions d’emplois semblent toucher en particulier les universités du secteur Lettres, Langues, Arts, Sciences Humaines et Sociales (Grenoble 3, Lille 3, Paris 3 …). » (Communiqué du SNESup du 9 décembre 2008).

Par exemple, la déclaration de la direction de l’université de Caen du 12 décembre 2008 évoque elle « la suppression d’emplois, tant d’enseignants-chercheurs que de personnels administratifs, techniciens et de santé, qui tous contribuent à la qualité de l’encadrement des étudiants et à celle de leurs conditions d’études et de vie ». On pourrait multiplier les exemples… Tout le monde peut consulter ces lettres et ces communiqués, qui figurent en accès libre sur le net, et s’apercevoir que Mme Pécresse ment quand elle dit que les budgets sont augmentation (« tous les budgets des universités augmentent de plus de 10% cette année en budget de fonctionnement »). Bref, si Mme Pécresse veut discuter des chiffres, tableaux en main, c’est quand elle veut et où elle veut. Qu’elle puisse affirmer avec un ton offensé (et une mine effarouchée dans la vidéo) « sur la question des moyens, le procès fait au gouvernement est un faux procès » est tout simplement un scandale de la raison.

IV. La transformation du capes en master

On notera que, dans cet entretien consacré aux problèmes de l’enseignement supérieur, il n’est jamaisManif017 question de la réforme du doctorat (le nouveau contrat doctoral) : Mme Pécresse n’y a même pas fait allusion. Elle a en revanche évoqué la question dite de la « mastérisation » du capes. Outre que « c’est une bonne réforme ; et tout le monde le dit », Mme Pécresse a atteint le degré extrême de mauvaise foi (ou de charlatanerie) à propos des nouvelles modalités du concours. Elle n’a nullement évoqué les questions techniques de la fabrication d’un master qu’on impose aux universités à moyen constant, donc sans leur donner ne serait-ce qu’une heure supplémentaire de cours. Elle n’a nullement évoqué la question étrange d’un capes qui est à la fois un diplôme (donc un master qu’on obtient au bout de cinq ans), mais aussi un concours qu’on passe la cinquième année (deuxième année après la licence de trois ans). Et si on n’a pas le concours (ce qui sera le cas de la majeure partie des candidats), mais seulement le diplôme, on fait quoi, et on devient quoi, sinon un précaire que les lycées pourront employer sans les titulariser ? Avant, lorsqu’on réussissait au concours du capes, on avait une année de stage accompagné dans un lycée, avec un horaire réduit d’enseignement.
Avec les nouvelles dispositions, tout cela disparaît : dès la première année, l’enseignant est jeté dans les classes avec un horaire complet d’enseignement, sans aucun accompagnement. Il faut rappeler que la question du stage n’était nullement dans le projet originaire, et que, suite aux pressions des universitaires, le ministère vient d’insérer à la vavite quelques bribes d’apprentissage dont les modalités sont encore confuses, au cours de la cinquième année d’études. Reste que, pour celui qui a le concours, il n’y a nul stage en classe. Le stage d’un an devant des élèves, si formateur pour le jeune enseignant, est supprimé. Voilà ce que l’auditeur Eric, de Tours, fait remarquer à Mme Pécresse. Celle-ci répond : « j’ajoute qu’une fois recrutés ils [les candidats] auront un stage d’un an, puisqu’on est forcément fonctionnaire stagiaire quand on est recruté dans l’enseignement comme dans la fonction publique ». Mme Pécresse joue – délibérément ou par ignorance ? – sur l’ambiguïté du mot « stage », mais ce n’est pas de cela, c’est-à-dire du statut de tout fonctionnaire stagiaire avant 6 titularisation, que parlait Eric ! Mais bel et bien du stage de formation, de l’année au cours de laquelle l’enseignant débutant apprend son métier : années d’apprentissage qui disparaît corps et âme dans cette réforme.

V. Le statut des biatoss et la question de l’externalisation.

Il y a des remarques qui montrent que Mme Pécresse ne connaît pas son dossier et qui, surtout, font mal, pour autant qu’elles témoignent d’un immense mépris. Nous reprenons dans ce qui suit les termes de notre collègue M. Dressen. Mme Pécresse a précisé que les biatoss étaient des administratifs (les personnels des bibliothèques sont carrément passé à la trappe). Nos collègues techniciens, ingénieurs, ouvriers de service et personnels de la santé et des services sociaux apprécieront d’être ainsi réduits à une catégorie et à un « métier », certes respectable, mais qui n’est pas le leur. Voilà qui nous renvoie à un problème dont il fut question à ce moment-là. M

me Pécresse a évoqué l’abandon du gardiennage ou de l’entretien (ménage, maintenance des bâtiments) des universités (là où ce n’est pas complètement fait), ce qui relèverait du « bon sens » : « ce n’est pas au coeur des missions de l’université ». Or il s'agit d'une rhétorique manageriale qui nous vient tout droit des Etats-Unis via les entreprises privées. Il s’agit bien d’un discours de légitimation de la précarisation et de la sortie du statut de la fonction publique de collègues situés au bas de la pyramide sociale. Ce que la ministre ne dit pas, c’est que les services de scolarité par exemple ou les secrétariats d’UFR sont aussi touchés par la sortie du statut de la fonction publique d’un nombre croissant de collègues. Le coup des jardiniers n’est qu’un artifice pour cacher la forêt et cette forêt est inacceptable : la précarisation d’un nombre croissant de biatoss, notamment.

On peut voir une illustration du caractère rhétorique des propos de Mme Pécresse dans les évolutions des entreprises privées. Ainsi, Air France a externalisé ou sous-traité des tas d’activité sous le prétexte qu’elles ne correspondaient pas à son métier de base, mais elle s’apprête à faire rouler des TGV avec Virgin… Il est illusoire de s’imaginer que seuls les catégorie C sont et seront concernés par cette logique de précarisation, ce qui est pourtant ce que prétendait Mme Pécresse sur France Inter le 24 février au matin. Nombre de catégories B et A sont aussi sur des contrats précaires, précaires de manière si permanente d’ailleurs que le Code du travail interdit ce type de pratiques dans le secteur privé (où l’on ne peut légalement enfiler indéfiniment les CDD). Afficher une volonté de réduire les catégories C, comme le fait Mme Pécresse, est surtout une entreprise de division des biatoss. Il s’agit entre autres de répandre l’illusion chez les B et les A que le sacrifice des C leur offrira de meilleures carrières et de meilleurs salaires. C’est d’ailleurs ce que Mme Pécresse dit clairement. Ne nous imaginons pas que les enseignants (chercheurs ou non) pourraient échapper à cette logique…

On le comprend : Mme Pécresse, ce matin, a été pitoyable. L’évaluation de son discours ne peut qu’être très, très mauvaise. Son exposé n’a rien clarifié mais tout obscurci, elle ne sait absolument pas répondre aux questions qu’on lui pose et que, d’une manière tragiquement autiste, elle ne veut pas entendre. La prestation de Mme Pécresse est terriblement en deçà de l’enjeu et de son importance cruciale. Face à tant d’incompétence, d’approximations, de demi-vérités et de véritables mensonges, eu égard aux qualités qu’on est en droit d’exiger d’un Ministre de la République, notre avis, en tant qu’experts des questions traitées par Mme Pécresse, est très défavorable. En effet, de deux choses l’une : soit Mme Pécresse est incompétente et ne connaît pas son dossier (« si j’avais su j’aurais amené mes tableaux »), soit elle est de mauvaise foi, ce qui est sans doute pire : car cette mauvaise foi est alors un refus, de fait, du dialogue que pourtant elle prétend instaurer avec nous. Bref, la prestation de Mme Pécresse est si pitoyable que nous demandons sa démission.

Fait à Grenoble, le 24 février 2009 Les experts.

**L’Hexagone version Balladur se profile...***


***Suppression des cantons, regroupements de régions, création de métropoles et du Grand Paris… Les membres du comité, présidé par l’ex-Premier ministre, votent aujourd’hui le projet de redécoupage administratif.

Le comité Balladur s’apprête à dégoupiller la grenade de la réforme territoriale. Avant la présentation du rapport, probablement la semaine prochaine, ses 11 membres doivent voter aujourd’hui les propositions sur lesquelles ils ont planché depuis fin octobre. Résultat : un «big-bang» territorial censé, s’il est suivi, alléger le millefeuille administratif et, de fait, entraîner des économies en supprimant des doublons. (Voir la carte administrative envisagée par le comité Balladur)

Chargés par Nicolas Sarkozy d’accoucher de suggestions «audacieuses», l’ex-Premier ministre et consorts ont suivi la commande, prônant la diminution, de 22 à 15, du nombre de régions métropolitaines et la création d’un Grand Paris à l’horizon 2014. En matière de découpage toujours, les cantons, héritages de la Révolution, seraient supprimés et regroupés dans des territoires plus vastes. Un temps évoquée, la disparition des départements n’aurait pas lieu, mais leur champ de compétences serait redessiné.

Déjà vent debout contre les conclusions du comité, Martine Aubry et une brochette de responsables PS ont exprimé, hier, leur «inquiétude que des réformes nécessaires passent au second plan» et «[soient] utilisées dans un strict but politicien». Pointant une nouvelle «remise en cause des contre-pouvoirs» par Sarkozy, Aubry a annoncé la tenue d’«une grande journée pour la défense des libertés menacées» le 22 mars. Elisabeth Guigou, secrétaire nationale à la réforme de l’Etat a, elle, récusé «la fusion annoncée des élus départementaux et régionaux, sous forme de conseillers territoriaux, ce qui va affaiblir les régions». «C’est complètement taré»,s’est indigné Alain Rousset, président de l’Association des régions de France, très remonté contre un «texte conservateur et politicien», une «usine à gaz qui va coûter plus cher». «La raison, c’est la trouille d’une déculottée électorale en 2010.»

Encore sonnés par l’annonce, début février, d’une suppression partielle de la taxe professionnelle (TP) en 2010, les élus locaux espèrent profiter de la réforme pour ouvrir le débat sur une remise à plat de la fiscalité locale. Si elles regrettent une décision «précipitée» et prise «sans concertation»sur la TP, neuf associations d’élus locaux se sont dites partantes pour une réforme fiscale «ambitieuse, innovante» et garantissant «le lien entre les entreprises et les territoires».

Le jeu des régions: fusions, acquisitions
Dans une philosophie à base d’additions et de soustractions, la commission Balladur propose de passer de 22 à 15 régions «de taille européenne». Le tout en incitant les collectivités volontaires. Du côté des idées d’additions : la fusion des deux Normandie en une seule, les mariages de Rhône-Alpes et Auvergne, de la Bourgogne avec la Franche-Comté. Du côté des soustractions, la disparition de la Picardie, qui serait rayée de la carte en intégrant le département de l’Oise à la région Ile-de-France, celui de la Somme à la région Nord-Pas-de-Calais et le département de l’Aisne à la région Champagne-Ardenne. Poitou-Charentes subirait le même dépeçage, peut-être au profit des régions Aquitaine et Limousin. Dominique Bussereau, président (UMP) du conseil général de Charente-Maritime et Jean-Pierre Raffarin, sénateur (UMP) de la Vienne, avaient de leur côté proposé une fusion Poitou-Charentes et Aquitaine.

Le Grand Paris: chantier difficile
Grand Paris, grande révolution. Autour de la capitale, le comité Balladur propose rien moins que la fusion du département 75 avec ses trois voisins (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), pour créer un département unique du Grand Paris. Les frontières actuelles disparaîtraient de la carte administrative. Autres sacrifiées : les intercommunalités, qui seraient supprimées. Cette nouvelle institution couvrirait 124 communes et six millions d’habitants. Peut-être même davantage, car les collectivités contiguës au Grand Paris pourraient solliciter leur inclusion dans la nouvelle structure. Autour de la plateforme aéroportuaire de Roissy, des morceaux du Val-d’Oise ou de la Seine-et-Marne pourraient ainsi rejoindre le Grand Paris.

Côté gouvernance, le conseil du Grand Paris serait élu par scrutin de liste avec un système à deux étages : les premiers élus seraient les conseillers territoriaux siégeant à la région Ile-de-France, les suivants siégeraient au conseil du Grand Paris. Cette assemblée compterait 135 membres, dont 45 pour Paris et 30 pour les trois anciens départements.

Le schéma semble simple. La mise en œuvre risque d’être complexe. Le Grand Paris aurait la compétence de l’action sociale, ce qui impliquerait le transfert de tous les personnels concernés, soit potentiellement 25 000 personnes, et une gestion difficile de la proximité sur une telle échelle. Même problème pour la compétence urbanisme, transférée au Grand Paris tandis que les communes, elles, ne seraient plus regroupées dans des intercommunalités de projets. Dernière difficulté, et non des moindres : la majorité des élus franciliens, même de droite, ne veut pas de cette solution.

Un nouvel élu: le conseiller territorial
Exit le conseiller régional et le conseiller général : tous deux seraient remplacés par une nouvelle créature, le conseiller territorial. A cette personne, selon sa place sur la liste des élus, d’assurer les deux fonctions ou une seule.

Le modèle serait comparable à celui qui existe à Paris, Lyon et Marseille, où les élus qui figurent en bas de la liste sont simples conseillers en mairie d’arrondissement tandis que ceux du haut de la liste deviennent aussi conseillers à l’hôtel de ville central. Dans le nouveau système, certains conseillers territoriaux siégeraient pour la région et pour le département, tandis que d’autres ne se réuniraient qu’au niveau du département.

Dans cette opération, le but est de passer d’environ 6 000 à 4 000 élus. Les cantons, base de l’élection des conseils généraux, seraient donc supprimés et remplacés par d’autres circonscriptions plus larges, redécoupage qui devrait intervenir avant 2014. Dans l’intervalle, les élections régionales et cantonales auront bien lieu comme prévu, en 2010 pour les premières et en 2011 pour les secondes, mais les mandats des uns et des autres seront raccourcis à quatre et trois ans pour que tout redémarre à zéro en 2014. Le mode de scrutin (uninominal ou de liste) pourrait être différent selon les zones, rurales ou urbaines.

Villes: naissance de huit métropoles
Tandis que le comité Balladur prie les groupements de communes de disparaître de la carte du Grand Paris, il les encourage ailleurs. Les huit plus grandes agglomérations (Lyon, Lille, Marseille, Bordeaux, Nantes, Nice, Strasbourg et Toulouse) deviendraient ainsi des «métropoles». Ce nouveau statut impliquerait des compétences élargies, dont celle de l’action sociale actuellement confiée aux départements. L’assemblée gouvernante serait élue au suffrage universel direct. Ailleurs, l’intercommunalité sera favorisée. Lors des municipales de 2014, les listes pourraient comporter un «fléchage» sur les noms des candidats appelés à siéger au sein de l’assemblée intercommunale.

Unifications en outre-mer et nouveau scrutin corse
Cela tombe bien puisque la question n’est pas «un tabou» aux yeux de Nicolas Sarkozy. Recevant jeudi les élus d’outre-mer, le Président s’est dit favorable à la création d’une collectivité unique, «si c’est le choix de la population» dans chaque DOM. Le comité reprend cette formule. Les quatre DOM (Guadeloupe, Guyane, Réunion et Martinique) sont à la fois département et région. Il s’agirait, pour faire un parallèle avec le conseil de Paris qui dispose des compétences d’un conseil général et d’un conseil municipal, qu’une seule assemblée ait les compétences du département et de la région.

Une autre proposition Balladur préconise une modification du mode de scrutin pour la désignation de l’assemblée de Corse. Dans l’île, la prime, - qui alloue des sièges supplémentaires au vainqueur des élections -, est limitée à trois sièges (pour 25 % des sièges en métropole). De même, le seuil fixé pour l’accès des listes au second tour des élections régionales ne s’élève en Corse qu’à 5 % des suffrages exprimés, contre 10 % sur le continent. Résultat: depuis des années, aucune majorité absolue et une certaine instabilité institutionnelle.

MATTHIEU ÉCOIFFIER, LAURE EQUY, SIBYLLE VINCENDON et PASCAL VIROT
Photo : La France envisagée par le comité Balladur. (Ide)

LIBERATION
25/02/2009

***Karoutchi mis en boîte : ...les JFK ont lancé une boisson énergisante...***



***ROGER KAROUTCHI : Café débat UMP FACS TV***

***Café débat de Roger Karoutchi au café de la Contrescarpe à Paris avec les étudiants d'Assas, sur le thème '"quelle réforme pour la France ? ".



****2 BLOGS "LES AMIS DE Roger KAROUTCHI"* :

http://amisrogerkaroutchi.blogspot.com

http://grandparis2010.skyrock.com

***HUB : *LES AMIS DE ROGER KAROUTCHI*

http://www.viadeo.com/hub/affichehub/?hubId=0021c29hffklyarn

Bien à vous,

Morgane BRAVO

***7 000 crimes et délits révélés par les internautes en 45 jours...***

***Quelque 299 005 internautes se sont connectés en un mois et demi sur www.internet-signalement.gouv.fr, et 7 267 affaires suspectes ont été révélées : après la récente mise en œuvre de cette plate-forme de signalement des sites illicites, Michèle Alliot-Marie s'est félicitée de ce premier bilan.

Au siège de l'Office central de la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCCLTIC), la ministre de l'Intérieur a considéré mardi après-midi qu'«Internet est devenu le terrain de jeu favori des criminels de toutes natures».

Outre 4 504 délits - dont près de la moitié d'escroqueries -, pas moins de 910 signalements fournis concernent des atteintes aux mineurs et 225 des propos xénophobes et racistes. Grâce à ce nouveau système, des affaires a priori insolubles peuvent être élucidées en quelques heures. Ainsi, en exploitant l'information d'un Suisse qui a repéré un pédo-pornographe sur un forum de discussion, les policiers et gendarmes de la plate-forme ont remonté une piste numérique jusqu'à localiser l'adresse du pervers qui a diffusé les images délictuelles.

Ce dernier a été interpellé le 20 février à Paris, après 24 heures d'enquête.

Par ailleurs, des signalements ont permis de déjouer des tentatives de suicide et de fermer plusieurs sites de fabrication de bombes artisanales. Ces derniers peuvent inspirer des terroristes, à l'image de ceux qui ont ensanglanté Le Caire dimanche dernier après avoir déniché une recette sur Internet.

Christophe Cornevin
Le Figaro
25/02/2009

Tuesday, February 24, 2009

*Les projets pour le "Grand Paris" se multiplient dans une certaine confusion*

***Le baron Haussmann, sous Napoléon III, avait planté deux cèdres à 35 kilomètres de Paris imaginant la taille future de la capitale. Nicolas Sarkozy, lui aussi, veut repousser les limites de la Ville Lumière. Sous son quinquennat, les projets foisonnent au risque d'une certaine confusion : nommé en mars 2008 secrétaire d'Etat en charge de la région capitale, Christian Blanc attend le feu vert de l'Elysée pour publier son " grand plan stratégique à l'horizon de trente ans".

Mais Edouard Balladur a, lui aussi, un projet. Dans le cadre de la commission sur la réforme des collectivités territoriales qu'il préside et dont il rendra les conclusions début mars, il préconise un "big bang institutionnel" visant à créer une collectivité du Grand Paris de plus de 6 millions d'habitants, réunissant les départements de Paris, du Val-de-Marne, de la Seine-Saint-Denis et des Hauts-de-Seine.

Parallèlement, dix équipes missionnées par l'Elysée et pilotées par des architectes de renom, viennent de remettre leur copie. Certains, comme Roland Castro, dessinent un Grand Paris qui irait jusqu'aux forêts de Marly ou de Fontainebleau.

François Mitterrand se voulait bâtisseur. M. Sarkozy a davantage la fibre de l'aménageur. Mais à l'heure où certains au gouvernement évoquent l'avènement d'une nouvelle ère Delouvrier en référence au préfet qui imagina les villes nouvelles sous le général de Gaulle, l'Etat bute sur une contrainte : il n'a plus les moyens politiques et financiers d'imposer un schéma, encore moins de planifier un développement de la région sans l'accord et le soutien des élus. Or, si tous s'accordent sur le diagnostic, aucun n'est d'accord sur les remèdes pour soigner les maux de la capitale : pénurie de logements, saturation des réseaux de transports, étalement urbain coûteux pour les ménages et nuisible pour l'environnement, déséquilibre entre logements à l'Est et bureaux à l'Ouest, mal-vivre des cités de banlieue.

Nicolas Sarkozy a placé par deux fois au centre du débat la question de la gouvernance. Evoquant en juin 2007, à Roissy, la création d'une communauté urbaine comme un impératif pour améliorer l'attractivité économique de la région, il a lancé, en septembre 2008, à Toulon, la réforme du millefeuille institutionnel des collectivités, ouvrant la voie aux propositions du comité piloté par Edouard Balladur. L'ex-premier ministre, longtemps élu parisien, propose la fusion des quatre départements de la petite couronne et la disparition des intercommunalités au profit d'une collectivité du Grand Paris. Objectif : mettre fin à l'émiettement du pouvoir local considéré comme un blocage structurel à la décision politique.

Cette thèse est repoussée par la plupart des élus franciliens socialistes et par certains ministres franciliens du gouvernement. "Au secours, Descartes ! Reviens !", lançait Patrick Devedjian, il y a quelques mois, à propos d'un tel scénario de disparition des départements. "La raison voudrait qu'on se demande pourquoi on veut réformer la gouvernance avant de se demander comment", ironisait alors le président du conseil général des Hauts-de-Seine, qui n'était pas encore ministre de la relance.

Volontaires pour mener les régionales en Ile-de-france en 2010, ses collègues du gouvernement, la ministre de l'e, enseignement supérieur Valérie Pécresse et le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement Roger Karoutchi, sont également rétifs au changement et défendent le statu quo institutionnel. Quant au maire (PS) de Paris, Bertrand Delanoë, il a pris la tête d'un front du refus des élus de gauche franciliens, inquiets de se voir dessaisis de leurs prérogatives au profit d'une recentralisation des pouvoirs de l'Etat en matière de logement et d'urbanisme notamment.

Même s'ils appellent à un retour de l'Etat pour corriger le "malthusianisme" des maires en matière de grands projets urbains, les dix équipes pilotées par les architectes récusent eux aussi l'idée d'un retour à une "planification autoritaire" de l'Etat. "Delouvrier a fait les villes nouvelles à une époque où il n'y avait pas de pouvoir communal aussi fort qu'aujourd'hui", rappelle l'urbaniste Philippe Panerai.

Les équipes d'architectes qui ont remis leurs travaux au ministère de la culture, le 19 février, ne mettent pas en avant la question de la gouvernance du Grand Paris. ils interrogent, en revanche, les "liens" et les "flux" qui existent entre la capitale et ses voisins. Et concluent à la nécessité de créer de la continuité entre la capitale et sa banlieue même éloignée de ses frontières.

De son côté, Christian Blanc, le secrétaire d'Etat à la région capitale, a repoussé ses propositions en matière de gouvernance de la métropole, estimant que les projets de transports et de développement de nouveaux pôles économiques étaient bien plus stratégiques que la question politique. Mais il se heurte à la question des pouvoirs locaux. Derrière ce grand chantier pointe la question du partage des richesses locales. Des départements aussi puissants que Paris et les Hauts-de-Seine ont compris qu'ils devraient, à terme, partager leur trésor de guerre. Mais ils n'ont pas envie de se faire dicter la loi par un Etat impécunieux.

Béatrice Jérôme
Le Monde
25.02.09.

*Le Paris d'aujourd'hui ne s'est pas fait en un jour, par Thierry Coudert*

***Le président de la République a bien mesuré la dimension stratégique du Grand Paris, en confiant une mission à dix des plus grands architectes mondiaux : bâtir la ville de demain, jeter les bases d'un nouveau "vivre ensemble", donner à Paris les moyens de restaurer sa position internationale, érodée par des années de soins palliatifs administrés par Bertrand Delanoë, là où il fallait un sursaut. Hélas, l'actuel débat politique sur le sujet ne se situe pas au même niveau. Il voit s'affronter des montages juridico-administratifs complexes, des mécanismes de compensations financières inextricables, parsemés ici et là de quelques projets structurants, mais sans stratégie globale. A aucun moment on ne sent l'élan politique qu'avaient insufflé en leur temps Haussmann pour Paris, ou Delouvrier pour la région parisienne naissante.

Surtout, à une époque où l'exigence participative des citoyens est forte, rien n'est fait pour associer la population à un débat qui reste d'initiés. Comment mobiliser autour d'un syndicat mixte d'études, seule incarnation tangible du Grand Paris, quand déjà personne ne comprend à quoi sert le STIF (Syndicat des transports d'Ile-de-France), qui gère pourtant tous nos transports en commun ? Comment, dans ces conditions, ne pas être soupçonné de se livrer à des rapiéçages de territoires urbains, des stratégies électorales complexes, des maintiens d'avantages acquis ?

NOUVELLE FRONTIÈRE

La solution est pourtant simple. Elle a fait ses preuves depuis des siècles : il faut élargir le périmètre de la capitale, faire du périphérique le mur de Philippe Auguste de demain. Il y a urgence à mettre au coeur du débat actuel une nouvelle frontière, et les défis qu'elle suscite : ouvrir de nouveaux espaces à Paris, pour mieux répartir les fonctionnalités d'une ville moderne, pour développer une politique d'habitat mixte, des transports urbains adaptés, pour retrouver le dynamisme économique et culturel qui fut le sien et le dépasser.

Dès lors, bien des problèmes se résoudront : exiguïté du territoire, déséquilibre entre communes riches et pauvres, illisibilité des structures politiques et administratives... Souvenons-nous que Belleville, Auteuil, les Batignolles et tant d'autres villages d'il y a cent cinquante ans sont aujourd'hui des quartiers qui ont su garder leur personnalité tout en contribuant au développement et à l'équilibre de Paris.

A cela, il faut deux conditions. Primo, offrir la possibilité aux communes de la petite couronne d'intégrer Paris en recourant à un référendum communal systématique organisé sur la question du rattachement. Dans la majorité des cas, le résultat n'est guère douteux. Beaucoup de communes voient plus de 30 % de leur population changer d'un recensement à l'autre, et bien des banlieusards ne le sont que parce que le foncier est trop cher à Paris, qu'ils veulent un jardin, plus de qualité de vie.

Secundo, il faut décentraliser plus de compétences sur les maires d'arrondissement, avec bien sûr transfert des moyens correspondants. A l'Hôtel de Ville de Paris, les grandes politiques structurantes et de solidarité entre territoires ; aux maires d'arrondissement la gestion du quotidien. Ce serait finalement la même répartition que celle qui pourrait exister dans une intercommunalité classique, ce qui est de nature à rassurer les actuels élus de banlieue.

Un tel Paris élargi aura l'avantage de la simplicité de fonctionnement et de la lisibilité démocratique. A une époque où des quartiers d'activités économiques se développent de part et d'autre du périphérique et où s'étend le rayon d'action du préfet de police, tout conduit à poser la question du rattachement des communes voisines à la capitale. Ensuite seulement, il conviendra d'examiner les modalités d'association plus lâche des communes franciliennes de deuxième couronne. Entre-temps, on aura redonné un moteur au Grand Paris : un Paris élargi dans son territoire, revivifié par la démocratie de proximité des arrondissements anciens et nouveaux. Et surtout on aura remis au coeur de l'actuel débat le premier concerné : le citoyen.

Thierry Coudert est conseiller de Paris (UMP-Radical), président de la Diagonale.
Le Monde
25.02.09.