***Le reportage d'Envoyé spécial sur Facebook, diffusé jeudi dernier, a enflammé la blogosphère...***

***"Toutes les questions que nous posons sur Facebook sont légitimes" :

Violemment mis en cause, Jérémie Drieu, l'auteur du sujet, répond pour la première fois aux critiques.
Depuis la diffusion de votre reportage sur Facebook dans Envoyé spécial, jeudi dernier, vous êtes la cible de beaucoup de blogueurs. Comment réagissez-vous ?

Les blogueurs qui ont réagi, et assez vivement, ne sont pas représentatifs des 5 millions de téléspectateurs qui ont regardé l'émission.

Capture d'écran France 2
Jérémie Drieu, l'auteur du reportage diffusé sur Envoyé spécial
Ce sont des personnes très bien informées, particulièrement averties, qui ont peut-être été déçues de ne pas apprendre grand-chose. Contrairement à l'immense majorité des utilisateurs, qui en font un usage privé, ils font de Facebook un usage professionnel type LinkedIn et en maîtrisent tous les paramètres de confidentialité.
La blogosphère vous reproche une vision trop alarmiste de Facebook...
Si j'ai une autocritique à faire, c'est peut-être de ne pas avoir suffisamment illustré les aspects positifs de Facebook : retrouver ses amis, rester en contact avec eux, faire des rencontres amoureuses... Mais ces aspects là, tous les utilisateurs les connaissent, c'est pour cela qu'ils se connectent sur Facebook. Ce qu'ils connaissent moins, c'est cette face cachée que nous avons essayé de dévoiler.
C'est grâce à nous qu'une des jeunes filles qu'on voit dans le reportage a découvert que son profil était ouvert - comme, par défaut, tous les profils Facebook - et que ses photos personnelles pouvaient être regardées par tout le monde.
Facebook est devenu un véritable phénomène de société. Toutes les questions que nous posons sont légitimes ! Nous vivons dans une société hyper connectée qui est à genoux devant les nouvelles technologies et pour une fois qu'un mass media comme la télévision a une voix discordante, elle se fait taper dessus...

N'avez vous pas exagéré certains phénomènes, par exemple en évoquant les problèmes de drogue ?
Pas du tout. Nous avons demandé à Facebook pourquoi il n'y avait pas de filtrage, par mot clé, de la messagerie instantanée qui, comme nous le montrons, permet de dealer en toute liberté. Chris Kelly, responsable du respect de la vie privée, nous a répondu qu'il y avait réfléchi, et qu'il avait décidé de ne pas le faire. Trop compliqué, nous a-t-il dit : "si on filtre 'ectasy', on risque de censurer les messages où les gens font état de leur joie extrême ; si on censure 'breast' [qui signifie sein], on risque de censurer ceux où on évoque les cancers du sein, etc".
Si Facebook a réfléchi à cette question, c'est bien qu'elle est pertinente et légitime. On ne l'a pas posée pour faire du sensationnalisme.

Sur twitter, le responsable de France2.fr a proposé aux internautes de faire leur propre reportage sur Facebook. Le meilleur sera mis en ligne sur le site. Que pensez-vous de cette initiative ?
Je suis surpris. Personne ne m'en a parlé. On peut avoir une vision différente d'un même sujet, mais je suis assez sceptique sur le terme de contre-reportage...

Par Thomas Bronnec,
L'Express
09/12/2008
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