Thursday, March 13, 2008

*****Delanoë et Panafieu : enfin face à face***


***Pour son premier débat avec le maire sortant PS, la candidate UMP a tenté de limiter l'ampleur de la défaite qui se dessine pour la droite à Paris.

Le maire sortant et la candidate UMP se sont livrés, mercredi soir, à une bataille de chiffres, fiches contre fiches.
«Ce débat, je l'avais demandé avant le premier tour entre les quatre principales familles politiques la gauche, les Verts, le MoDem et l'UMP et vous l'aviez refusé.» En s'adressant ainsi à Bertrand Delanoë au début du débat organisé mercredi par Canal+ et Le Parisien, Françoise de Panafieu savait qu'elle tenait là sa dernière chance de limiter l'ampleur de la défaite qui se dessine pour la droite à Paris. Distancée de 14 points au premier tour, la candidate UMP s'est efforcée de provoquer un sursaut parmi les Parisiens proches de la droite et du centre. «J'avais toujours dit que j'accepterais un débat entre les deux tours, a beau jeu de répliquer Delanoë. Il y avait beaucoup plus que quatre listes en lice au premier tour, chère Madame, et il n'y avait aucune raison de discriminer.»

Extrait du débat, sur le thème du logement :

Très vite, toutefois, le maire de Paris se crispe et doit faire effort pour se maîtriser face aux piques de Panafieu. «Nous avons fait le tramway, vous avez affirmé que c'était contre le sens de l'histoire, accuse le locataire de l'Hôtel de ville. Nous avons fait Vélib', vous étiez contre.»

La candidate UMP, qui n'a pourtant rien à perdre, donne l'impression de retenir ses coups. La bataille des chiffres fait rage, sans qu'aucun des débatteurs ne domine l'autre de façon nette. «Airparif a établi que la pollution n'a pas baissé depuis 2001», lance Panafieu. «Vous ne pouvez pas contester que l'émission des gaz à effet de serre a diminué de 9 % uniquement grâce à notre politique de circulation», rétorque Delanoë. «Vous n'avez rien fait pour le stationnement», assène la candidate UMP. «Il y a 1 000 places de parking de plus qu'en 2001», fulmine le maire de Paris. «Je vous signale que nous avons multiplié par trois les places de stationnement accessibles aux handicapés», ajoute Delanoë sur le ton du reproche.

«Vous dénigrez toujours Paris, chère Madame»

Le député maire du XVIIe essaie de rebondir sur la question des impôts locaux et s'étonne que Delanoë prévoie de les augmenter : «quand on a 900 millions de droits de mutation par an, il n'est pas nécessaire d'augmenter les impôts», assène Panafieu. «J'augmenterai très modérément les impôts les deux premières années, confirme Delanoë. Vu votre programme, vous les augmenteriez beaucoup plus si vous étiez élue.» La candidate UMP l'enjoint de préciser le montant des hausses d'impôts prévues, mais il se dérobe.

Les deux élus se coupent régulièrement la parole, donnant parfois aux échanges un tour un peu confus. «Arrêtez, madame de Panafieu. Ce n'est pas bien ce que vous faites !», lance le maire de la capitale. «Vous dénigrez toujours Paris, chère Madame, mais c'est une ville qui a des atouts et qui réussit», ajoute-t-il en réponse aux critiques sur le retard supposé de la capitale par rapport à Londres ou Berlin. «Nous avons raté le grand rendez-vous des Jeux olympiques de 2012 et on ne s'en est jamais remis», rétorque la candidate UMP.

En conclusion, Panafieu s'est engagée à être «maire de Paris à plein-temps», façon de souligner les ambitions nationales de Delanoë qui pourrait briguer la direction du PS. Des ambitions que le maire sortant s'est bien gardé de démentir.

Paris, Guillaume Perrault
Le Figaro
13/03/2008

Crédits photo : AFP

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